« Une pompe à fric » : avec 1000 contraventions par jour, ce radar installé au printemps 2025 rend fou les automobilistes de cette région

Sur la RN109 à Juvignac, près de Montpellier, l’installation d’un nouveau radar automatique au printemps 2025 fait couler beaucoup d’encre. Ce dispositif distribue jusqu’à 1 000 contraventions par jour, déclenchant la colère des automobilistes locaux. Entre signalisation contestée, nombre élevé de contraventions et accusations de “pompe à fric”, le débat sur la rentabilité versus sécurité s’intensifie et alimente une vive polémique.

Pourquoi ce radar suscite-t-il autant de colère chez les conducteurs ?

Le choix précis de l’emplacement est au cœur du mécontentement. Le radar a été placé juste après une succession rapide de changements de limitation de vitesse, passant de 130 à 110 km/h, puis subitement à 90 km/h. Le panneau annonçant la limite à 90 km/h se trouve à moins de 50 mètres du radar, laissant très peu de temps aux conducteurs pour ralentir. Cette configuration renforce le sentiment d’un piège à automobilistes.

Pour beaucoup, il ne s’agit pas d’une initiative de sécurité mais bien d’une implantation controversée visant à maximiser les recettes. La notion de pompe à fric revient sans cesse dans les discussions, d’autant que de nombreuses amendes concernent des excès de vitesse minimes, parfois inférieurs à 2 ou 3 km/h. La rentabilité de ce genre de dispositif est donc vivement critiquée par les usagers.

Une avalanche de contraventions : phénomène isolé ou symptôme national ?

Enregistrer jusqu’à 1 000 contraventions quotidiennes reste exceptionnel, même sur des axes très fréquentés. Cette explosion du nombre de PV interpelle, surtout en comparaison avec d’autres radars automatiques dans la région. Près de 35 % des amendes concernent des excès inférieurs à 5 km/h, accentuant le ressenti d’un piège à automobilistes.

De nombreux témoignages pointent un manque de temps pour adapter sa vitesse, tant la chute successive des limitations est brutale. Beaucoup dénoncent alors une stratégie visant avant tout à générer des revenus pour l’État, plutôt qu’à assurer la sécurité routière réelle. Ce sentiment d’injustice nourrit la grogne des usagers et amplifie la polémique.

La signalisation est-elle suffisamment claire et visible ?

Les autorités assurent que la signalisation respecte toutes les obligations légales et demeure visible, de jour comme de nuit. Pourtant, plusieurs riverains soulignent que certains panneaux seraient mal placés ou temporairement cachés par la végétation. Cette situation renforce le sentiment d’un piège à fric déguisé derrière l’argument de sécurité.

L’écart entre la théorie officielle et la réalité du terrain alimente la polémique. Sur les réseaux sociaux, les photos du site circulent accompagnées de commentaires dénonçant l’organisation de la voirie. Pour une majorité d’usagers, il devient difficile de croire que tout a été pensé uniquement pour la sécurité. Pour essayer de mieux anticiper la présence de ces dispositifs, certains conducteurs cherchent à exploiter les fonctionnalités disponibles dans leurs applications de navigation. Il existe ainsi différents moyens d’être averti de la présence de radars lors de ses trajets, notamment grâce aux alertes radars sur Google Maps qui permettent de repérer plus facilement les zones à risque.

Quels sont les arguments avancés par les différentes parties ?

Le débat oppose frontalement deux visions. D’un côté, les représentants de l’État défendent le placement du radar comme une mesure nécessaire à la sécurité, notamment après plusieurs accidents récents sous la pluie. De l’autre, des automobilistes et associations perçoivent cette implantation comme un exemple criant de rentabilité excessive au détriment du bon sens et de la compréhension des conducteurs.

Des experts en sécurité routière rappellent aussi que les enchaînements rapides de limitations peuvent nuire à la concentration, obligeant les conducteurs à jongler entre anticipation et adaptation immédiate. Sur des trajets monotones, ces changements trop brusques deviennent source potentielle d’erreurs involontaires. Face à ces enjeux, certains automobilistes préfèrent se tourner vers des solutions technologiques pour limiter les risques de verbalisation. Une tendance grandissante consiste à privilégier des applications GPS alternatives permettant de détecter efficacement les zones contrôlées, comme celles adoptées par de nombreux usagers lassés des limites de Waze. En effet, une recommandation fréquente concerne l’utilisation de ces applications GPS appréciées pour éviter les radars désormais préférées par les automobilistes soucieux de leur sécurité et de leur portefeuille.

Quelles solutions réclament les usagers ?

Face à la montée de la grogne des usagers, plusieurs revendications émergent : certains demandent le retrait du radar, tandis que d’autres réclament une meilleure signalisation et davantage de tolérance pour les excès de vitesse minimes. La question de la programmation du radar afin d’exclure les petits dépassements est également posée.

Parmi les propositions fréquemment mises en avant :

  • Revoir l’emplacement des panneaux de limitation de vitesse
  • Installer des rappels de limitation sur une distance suffisante
  • Exclure les excès inférieurs à 5 km/h de toute sanction
  • Laisser plus de temps d’adaptation avant la zone contrôlée

Reste à savoir si ces suggestions seront entendues par les autorités, mais elles témoignent d’une mobilisation croissante autour de cette implantation controversée.

Quel impact financier et social entraîne cette situation ?

Avec 747 millions d’euros encaissés via les radars en 2023, l’État voit dans ces dispositifs une source majeure de revenus. L’arrivée de nouveaux radars automatiques, comme à Juvignac, fait craindre une généralisation des implantations polémiques ailleurs, où la logique financière pourrait primer sur la réelle prise en compte des particularités locales.

Pour les automobilistes, l’accumulation rapide de contraventions pèse lourd sur le budget familial et génère un profond sentiment d’injustice. Nombreux sont ceux qui passent d’une conduite prudente à la conviction d’être systématiquement pris au piège. Cette perception nourrit la mobilisation sur internet et attise encore davantage la controverse.

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