La réforme des retraites de 2023 avait déjà profondément modifié les règles du jeu, mais une nouvelle étape change à nouveau la donne. Depuis l’adoption définitive du budget de la Sécurité sociale 2026, la suspension de la réforme des retraites est actée jusqu’en janvier 2028. Cette mesure impacte directement l’âge légal de départ à la retraite, en particulier pour les générations nées dans les années 1960. Désormais, un gel temporaire s’applique au calendrier de départ à la retraite, avec l’apparition de seuils progressifs et une adaptation de la durée d’assurance pour certaines années. Beaucoup se demandent alors qui peut partir plus tôt, comment ces mesures s’appliquent aux carrières longues, et quels sont les effets sur chaque génération concernée.
Suspension de la réforme des retraites : quelles conséquences immédiates ?
La principale nouveauté réside dans la suspension effective du relèvement de l’âge légal, prévue jusqu’à janvier 2028. Cette décision, confirmée par le vote du budget de la Sécurité sociale 2026, permet de maintenir l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans et 9 mois durant toute cette période. Ce cadre transitoire bénéficie surtout aux personnes nées avant 1965 ou au début de l’année 1965, qui voient leur horizon de départ inchangé ou légèrement avancé. Pour mieux comprendre les détails et la portée de cette disposition, il est conseillé de consulter le nouveau calendrier imposé par la suspension de la réforme.
Dès le 1er septembre 2026, les caisses de retraite appliqueront ce dispositif, le temps de mettre à jour leurs systèmes. Pour les années concernées, la durée d’assurance minimale requise pour obtenir un taux plein est également réduite d’un trimestre. Cette modification intéresse particulièrement celles et ceux proches du départ effectif, car elle facilite l’accès au taux plein sans cotiser davantage.
Quelles générations voient leur calendrier de départ à la retraite évoluer ?
Toutes les générations ne sont pas logées à la même enseigne face à cette suspension de la réforme des retraites. L’impact diffère selon l’année de naissance, introduisant de nouveaux seuils progressifs dans le calendrier de départ à la retraite. Il convient aussi de garder à l’esprit que les réels impacts de la réforme des retraites en 2025 impliquent diverses évolutions à connaître ; ainsi, prenez le temps de parcourir les conséquences concrètes de la réforme sur l’âge légal et la durée de cotisation.
| Année de naissance | Âge légal actuel avec la réforme Borne | Âge légal de départ avec la suspension |
|---|---|---|
| 1963 | 62 ans et 9 mois | 62 ans et 9 mois |
| 1964 | 63 ans | 62 ans et 9 mois |
| 1er trimestre 1965 | 63 ans et 3 mois | 62 ans et 9 mois |
| Après mars 1965 | 63 ans et 3 mois | 63 ans (sauf en cas de nouvelle réforme d’ici 2028) |
| 1966 | 63 ans et 6 mois | 63 ans et 3 mois |
| 1967 | 63 ans et 9 mois | 63 ans et 6 mois |
| 1968 | 64 ans | 63 ans et 9 mois |
| 1969 et suivantes | 64 ans | 64 ans |
Chaque groupe doit donc bien identifier sa position sur ce nouveau calendrier, afin de connaître ses marges de manœuvre pour l’âge légal de départ à la retraite ou un départ anticipé pour carrière longue.
Personnes nées avant 1964 : quasi-aucune modification
Pour les personnes nées avant 1964, ainsi que celles du tout début 1965 ayant commencé à travailler très tôt, rien ne change ou presque. Leur âge légal de départ à la retraite reste fixé, sans relèvement supplémentaire. Elles conservent l’accès aux anciennes règles, que ce soit pour une carrière classique ou longue.
La durée d’assurance requise demeure identique, évitant le casse-tête des trimestres supplémentaires. Cela simplifie grandement la planification du départ effectif pour cette catégorie d’assurés.
Générations 1965 à 1968 : des seuils progressifs dans le viseur
Tout évolue pour les générations 1965 à 1968. Un système de seuils progressifs s’applique désormais, notamment pour les carrières longues. Par exemple, un assuré né début 1965 et ayant commencé à travailler avant ses 20 ans peut partir à 60 ans et 3 mois, gagnant ainsi un à deux trimestres par rapport à la version précédente de la réforme.
Pour les autres naissances de cette tranche, l’âge d’ouverture des droits augmente graduellement, rendant le calendrier de départ à la retraite plus nuancé. Le bénéfice d’un départ anticipé dépend toujours de la nature de la carrière longue, validée par une entrée précoce dans la vie active.
Détails des ajustements pour la carrière longue
Le dispositif des carrières longues conserve ses critères : début d’activité avant 16, 18 ou 20 ans. Ces seuils restent valables pendant la suspension de la réforme, mais l’âge d’ouverture des droits varie selon la génération. Ainsi, pour un assuré né début 1965, le départ est possible dès 60 ans et 3 mois. Pour ceux nés entre 1966 et 1968, le seuil progresse, atteignant parfois 61 ans ou plus après la levée de la suspension.
À cela s’ajoute une adaptation de la durée d’assurance : la suppression d’un trimestre lors des périodes concernées allège la contrainte du nombre total de trimestres à valider. Cet assouplissement peut permettre à certains profils, ayant travaillé dès l’adolescence, d’accéder plus facilement au départ anticipé.
Que change vraiment la suspension pour les départs postérieurs à 1968 ?
Pour les personnes nées après 1968, la suspension de la réforme des retraites a peu d’effet. Leur calendrier de départ à la retraite demeure aligné sur la réforme initiale. Toutefois, leur parcours reste facilité tant que les caisses mettent en place les dernières adaptations techniques nécessaires.
Il convient néanmoins de rester vigilant pour ceux ayant démarré leur activité professionnelle très tôt. Selon leur situation par rapport aux seuils progressifs de carrière longue, certains peuvent encore prétendre à un départ anticipé, à condition de satisfaire aux critères sur la durée d’assurance et les âges pivots spécifiques.
Vers quels choix s’orienter pour optimiser son départ ?
Avec ce nouveau calendrier de départ à la retraite, chaque assuré dispose de plusieurs leviers pour optimiser son départ effectif. La suspension de la réforme des retraites ouvre une fenêtre stratégique pour faire les bons choix.
- Faire le point sur son relevé de carrière et vérifier précisément le nombre de trimestres cotisés.
- Déterminer si sa génération bénéficie du gel du relèvement de l’âge légal.
- Évaluer l’intérêt d’un départ anticipé pour carrière longue, en fonction de la date de début d’activité et des dispositifs complémentaires (pénibilité, etc.).
- Consulter régulièrement les informations fournies par la caisse d’assurance vieillesse, qui ajuste ses outils à la nouvelle réglementation.
Maîtriser son calendrier de départ à la retraite et les ajustements applicables à sa génération concernée offre un véritable avantage. Chaque trimestre compte, que ce soit pour un départ classique ou une carrière longue avec ou sans seuils progressifs.
