Face à une inflation en recul, la revalorisation retraites base 2026 limitée à 0,9 % soulève une inquiétude majeure concernant le gain net réel après déduction des charges sociales obligatoires. Cette analyse examine le mécanisme de calcul de la hausse brute et démontre comment le franchissement des seuils de CSG risque, dans certains cas spécifiques, d’entraîner une diminution paradoxale du montant versé. Les retraités découvriront ici les règles d’indexation appliquées et la date exacte du virement bancaire pour évaluer précisément l’évolution de leurs revenus dès le début de l’année.
Une hausse officielle de 0,9 % : mais un gain limité en euros
Un taux de revalorisation historiquement bas pour 2026
La revalorisation retraites base 2026 est fixée à un taux officiel de 0,9 % au 1er janvier. Cette décision enterre définitivement le projet initial d’« année blanche » qui visait un gel des pensions pour réaliser des économies, la règle d’indexation sur l’inflation ayant été finalement maintenue par les parlementaires.
Ce taux résulte directement de l’évolution moyenne des prix à la consommation hors tabac. Il s’appuie sur le calcul effectué par l’Insee sur la période précise comprise entre décembre 2024 et novembre 2025.
Cette augmentation marque un net ralentissement. Elle constitue la plus faible hausse enregistrée depuis quatre ans, contrastant avec les +5,3 % de 2024, selon les analyses économiques, reflétant ainsi la baisse de l’inflation.
Concrètement, quel sera votre gain brut mensuel ?
Pour déterminer le nouveau montant, le mécanisme de calcul reste simple. Il convient d’appliquer un coefficient de 1,009 de la pension de base perçue en 2025 pour obtenir le nouveau chiffre.
Voici plusieurs simulations chiffrées pour permettre aux retraités de visualiser l’impact réel. Ces sommes correspondent à l’évolution du montant brut, avant l’application des prélèvements sociaux obligatoires.
- Pour une pension de 800 €, l’augmentation est de +7,20 € (soit 807,20 €).
- Pour une pension de 1 000 €, l’augmentation est de +9 € (soit 1 009 €).
- Pour une pension de 1 200 €, l’augmentation est de +10,80 € (soit 1 210,80 €).
- Pour une pension de 1 500 €, l’augmentation est de +13,50 € (soit 1 513,50 €).
Le piège des prélèvements sociaux : une hausse brute qui peut cacher une baisse nette
Après avoir détaillé le calcul de l’augmentation brute, il est nécessaire d’examiner la réalité du virement bancaire, car le montant net peut réserver des surprises désagréables aux assurés.
CSG, CRDS, CASA : l’impact sur votre pension revalorisée
Ce qui arrive réellement sur votre compte est le montant net. Celui-ci est calculé après la déduction systématique des prélèvements sociaux obligatoires. C’est souvent là que le bât blesse pour de nombreux retraités.
Ces retenues sur la pension incluent la Contribution Sociale Généralisée (CSG), la CRDS et la contribution de solidarité pour l’autonomie (CASA).
Voici les taux de prélèvements globaux appliqués selon votre niveau de CSG :
- Exonération de CSG : 0% de prélèvements.
- Taux réduit (3,8 %) : prélèvements totaux de 4,3 % (avec CRDS).
- Taux médian (6,6 %) : prélèvements totaux de 7,4 % (avec CRDS et CASA).
- Taux normal (8,3 %) : prélèvements totaux de 9,1 % (avec CRDS et CASA).
Le risque du changement de tranche de CSG
Le taux de CSG applicable dépend strictement du revenu fiscal de référence. Une faible hausse, comme cette revalorisation retraites base 2026, peut suffire à faire basculer un retraité dans la tranche supérieure. C’est un effet de seuil redoutable.
Toutefois, les plafonds de revenus pour la CSG sont eux-mêmes revalorisés chaque année, ce qui complexifie l’estimation. Il faut donc surveiller avec attention son revenu fiscal de 2024.
Notez que le passage à un taux supérieur ne devient effectif que si le seuil est dépassé deux années de suite.
Exemple concret d’une baisse de pension nette
Prenons un cas précis pour illustrer ce mécanisme. Un retraité voit sa pension brute passer de 1 200 € à 1 210,80 €. S’il bascule du taux de CSG de 6,6 % au taux de 8,3 %, son net chute mécaniquement.
Au lieu du gain espéré, il pourrait subir une baisse nette d’une dizaine d’euros. Une situation qui peut sembler absurde mais qui demeure bien réelle.
Calendrier de versement : quand la hausse sera-t-elle visible sur votre compte bancaire ?
Maintenant que le calcul est plus clair, la question qui se pose est simple : à quelle date précise ?
Le principe du paiement à terme échu
Il est à noter que la pension de retraite de base fonctionne selon le mécanisme du paiement à terme échu. Cela signifie concrètement que l’allocation attribuée au titre d’un mois M est versée par la caisse le mois suivant, M+1.
Ainsi, le virement bancaire qui apparaîtra le 9 janvier 2026 correspondra à la mensualité de décembre 2025. Par conséquent, ce montant ne sera pas encore revalorisé et restera identique à celui perçu l’année précédente.
La date clé pour la majorité des retraités : le 9 février 2026
La première pension intégrant la hausse de 0,9 %, celle de janvier, sera versée sur les comptes bancaires le lundi 9 février 2026. Il s’agit de la date officielle pour la perception effective de la revalorisation retraites base 2026.
Le versement intervient normalement le 9 de chaque mois. Le 9 février 2026 étant un jour ouvré, le paiement s’effectuera à la date habituelle, sans le décalage observé lorsque l’échéance tombe un week-end.
Le cas particulier de l’Alsace-Moselle
Une exception s’applique au régime local d’Alsace-Moselle, où la pension est versée à terme « à échoir », soit au début du mois dû. Le paiement a lieu le 1er jour du mois ou le premier jour ouvré suivant.
Les assurés de ces départements constateront l’augmentation sur le virement du 2 février 2026. Ce paiement spécifique intégrera la hausse du mois de février, cumulée avec un rappel pour le mois de janvier 2026 non perçu initialement.
La vue d’ensemble : ne pas confondre retraite de base et complémentaire
Seule la retraite de base est concernée par les 0,9 %
Il faut préciser que la revalorisation de 0,9 % cible uniquement le régime de base. Cette mesure phare de la revalorisation retraites base 2026 concerne la Cnav, la Carsat et la MSA, sans s’étendre à l’ensemble des revenus perçus.
La retraite complémentaire, gérée par l’Agirc-Arrco, obéit à des règles distinctes et suit son propre calendrier. Il ne faut surtout pas amalgamer ces deux sources. Savoir connaître son régime de retraite est donc indispensable pour éviter les confusions budgétaires.
Le gel de l’Agirc-Arrco qui pèse sur le gain total
La pension Agirc-Arrco, essentielle pour beaucoup, ne bénéficie pas de cette hausse de janvier. Les partenaires sociaux n’ayant pas validé d’augmentation, cette stagnation limite mécaniquement l’effet visible de la revalorisation sur le virement final.
Le gel de la revalorisation de l’Agirc-Arrco impacte directement le pouvoir d’achat global. Il est justifié de considérer que cette absence de hausse pèse lourdement sur le budget des ménages retraités.
Un impact final de quelques euros sur la pension globale
Prenons une retraite moyenne de 1 692 €, dont 1 128 € de base. L’application du taux de 0,9 % ne concerne que cette seconde fraction. Le montant complémentaire restant inchangé, l’effet réel de l’annonce se trouve inévitablement dilué.
Concrètement, le surplus mensuel sur la pension totale n’avoisine que 10 € par mois. C’est ce que confirment, selon les calculs d’experts, les projections actuelles pour la majorité des profils concernés.
Cette revalorisation de 0,9 % représente une augmentation modérée pour les pensions de base en 2026. L’impact des prélèvements sociaux nuance toutefois cette hausse brute, pouvant réduire le montant net perçu. La distinction entre régimes de base et complémentaire demeure cruciale pour anticiper le versement effectif attendu en février.





