Face aux pertes subies, de nombreux investisseurs s’interrogent sur l’efficacité des contrôles censés protéger leur épargne dans le dossier H2O. L’Autorité des marchés financiers a répondu à cette inquiétude en infligeant une amende caceis amf h2o de 3,5 millions d’euros pour des manquements avérés dans la surveillance des actifs. Cette analyse détaille les griefs techniques retenus par le régulateur et leurs répercussions sur les procédures d’indemnisation en cours.
Caceis écope d’une amende de 3,5 millions d’euros dans le sillage de l’affaire H2O
Une sanction financière assortie d’un avertissement
La Commission des sanctions de l’AMF a rendu sa décision le jeudi 18 décembre 2025, infligeant une pénalité de 3,5 millions d’euros ainsi qu’un avertissement à Caceis Bank. Cette filiale du Crédit Agricole se voit sanctionnée dans le dossier souvent associé à l’amende Caceis AMF H2O pour ses défaillances. Le régulateur marque ici une volonté de fermeté.
En sa qualité de « banque dépositaire », l’établissement avait la responsabilité de surveiller la régularité des opérations des fonds H2O. La sanction vise précisément des manquements avérés, jugés insuffisants.
Un nouveau rebondissement dans le scandale H2O
Cette décision s’inscrit directement dans le cadre de l’affaire H2O, rappelant l’ampleur des dysfonctionnements passés. Elle fait écho à l’amende record de 93 millions d’euros prononcée en 2023 et ses fondateurs pour avoir gravement lésé les épargnants.
À l’origine du scandale, des investigations du Financial Times avaient exposé des investissements massifs et controversés dans la holding Tennor. Ces placements dans une structure aujourd’hui en faillite ont provoqué des pertes considérables.
Les manquements précis reprochés par l’AMF
Des contrôles de ratios d’investissement jugés défaillants
Caceis a failli sur un point vital : ses contrôles ex post sur les procédures d’investissement de H2O étaient insuffisants. Le gendarme financier a pointé des trous béants dans cette surveillance technique.
Parlons du fameux « ratio d’emprise ». Caceis n’a pas vérifié sérieusement que H2O respectait la limite réglementaire interdisant d’investir plus de 10% des actifs d’un fonds dans les titres d’un même émetteur. C’est pourtant une règle de base ignorée.
Une surveillance lacunaire de la valorisation et des décisions d’investissement
Mais l’affaire ne s’arrête pas là, justifiant cette amende caceis amf h2o. La liste des erreurs techniques identifiées par l’AMF donne le vertige.
Voici les faits établis dans la décision officielle de la Commission des sanctions :
- Valorisation des titres non cotés : un contrôle insuffisant de la procédure utilisée par H2O pour déterminer la « valeur probable de négociation » de ces actifs illiquides.
- Régularité des décisions d’investissement : une absence de contrôle sur la conformité des placements avec les règles définies dans les prospectus des fonds, notamment pour les titres obligataires.
- Contrôle du « ratio d’emprise » : un manquement généralisé et répété au suivi de cette contrainte fondamentale.
Le rôle du dépositaire et la bataille judiciaire des épargnants
La banque dépositaire, un gardien des actifs sous surveillance
Une banque dépositaire ne se limite pas à conserver les actifs financiers. Son rôle inclut une mission active de surveillance et de sécurisation, en s’assurant que la société de gestion respecte la réglementation. Elle garantit ainsi l’intégrité des opérations.
Pour illustrer son importance systémique, Caceis agissait comme dépositaire pour 5 455 fonds en 2022. Cela représentait près de 987 milliards d’euros d’encours, confirmant sa position centrale sur le marché.
L’action en justice des investisseurs lésés se poursuit
Le « Collectif Porteurs H2O » a engagé une procédure judiciaire d’envergure. Caceis est assignée en justice, aux côtés d’autres acteurs, pour un préjudice évalué à plus de 800 millions d’euros. Cette action collective vise à indemniser les investisseurs.
La première audience sur le fond est fixée au 27 octobre 2026. Cette surveillance est une obligation sous peine d’amende, dont les conséquences peuvent être lourdes. Le tribunal devra trancher sur les responsabilités.
Quelles conséquences pour Caceis et le secteur financier ?
Au-delà du cas spécifique de la banque, c’est l’ensemble de l’industrie de la gestion d’actifs qui observe avec attention les suites données à cette affaire.
La réaction de Caceis et la possibilité d’un recours
Concernant cette amende Caceis AMF H2O, la filiale du Crédit Agricole a tenu à réagir officiellement. L’établissement a indiqué qu’il allait désormais analyser la décision prononcée par le régulateur.
Il convient de préciser que la sanction n’est pas nécessairement définitive à ce stade. La banque conserve la possibilité légale de contester le jugement et de faire l’objet d’un recours.
Un avertissement pour l’ensemble des dépositaires
Cette décision de l’AMF représente un avertissement sévère adressé à l’ensemble des acteurs du marché. Elle rappelle fermement l’exigence de contrôles rigoureux et permanents qui incombe désormais aux dépositaires vis-à-vis des sociétés de gestion.
L’impact pour le secteur se traduira probablement par un renforcement immédiat des diligences et de la traçabilité des opérations de contrôle. L’objectif prioritaire pour les concurrents est d’éviter de se voir infliger une grosse amende similaire, ce qui entacherait durablement leur réputation professionnelle et la confiance des clients.
Cette amende de 3,5 millions d’euros infligée à Caceis souligne la responsabilité centrale des banques dépositaires dans la sécurité des fonds. Au-delà de la sanction financière, la décision de l’AMF adresse un signal de rigueur à l’ensemble du secteur, alors que la bataille judiciaire des épargnants pour l’indemnisation se poursuit.





