Réforme des retraites : qui sont les premiers Français qui vont (malheureusement) partir à 64 ans ?

La réforme des retraites de 2023 marque un tournant majeur pour l’ensemble des actifs en France. Avec le report progressif de l’âge légal de départ, il devient essentiel de comprendre qui sont les premiers concernés par ce nouvel allongement, mais aussi quelles sont les principales exceptions permettant encore un départ anticipé. Cette transformation s’accompagne également d’une revalorisation de la retraite minimale et d’importantes modifications au sein des régimes spéciaux. Un panorama clair s’impose pour mieux saisir le calendrier d’application et les mesures phares instaurées.

Quels Français vont partir en premier à 64 ans ?

Depuis l’annonce de la réforme des retraites, beaucoup cherchent à savoir si leur génération fait partie des premières à devoir travailler jusqu’à 64 ans. Le nouveau calendrier d’application prévoit une augmentation progressive de l’âge légal de départ, impactant principalement les personnes nées après le 1er septembre 1961. Ce seuil sera progressivement relevé de quatre mois chaque année jusqu’en 2031.

Le passage à cet âge légal se fait donc étape par étape, créant des différences notables selon l’année de naissance et l’entrée dans la vie active. Ceux nés entre septembre 1961 et décembre 1967 verront ainsi leur âge de départ reculer petit à petit, alors que la génération née en 1968 devra attendre ses 64 ans pour faire valoir ses droits à la retraite. À noter qu’au fil des réformes prévues, certaines modalités évolueront également pour tous les bénéficiaires de la pension de réversion, comme l’illustre le point sur les changements sur la pension de réversion à venir dès 2026.

Année de naissanceÂge légal de départ à la retraiteNombre de trimestres requis pour le taux plein
Septembre 1961 – Décembre 196162 ans +3 mois169 (42 ans et 3 mois)
196262 ans +6 mois169 (42 ans et 3 mois)
196362 ans +9 mois170 (42 ans et 6 mois)
196463 ans171 (42 ans et 9 mois)
196563 ans +3 mois172 (43 ans)
196663 ans +6 mois172 (43 ans)
196763 ans +9 mois172 (43 ans)
196864 ans172 (43 ans)
196964 ans172 (43 ans)
197064 ans172 (43 ans)
197164 ans172 (43 ans)
197264 ans172 (43 ans)
1973 et après172 (43 ans)

Qui est concerné par le report immédiat de l’âge légal de départ ?

Ce sont surtout les salariés nés à partir du 1er septembre 1961 qui subissent les premiers effets du report de l’âge légal. Dès 2023, ils pourront partir à 62 ans et 4 mois, contre 62 ans auparavant. Chaque année, ce seuil augmentera de quatre mois, atteignant ainsi 64 ans pour ceux nés en 1968 ou après.

Concrètement, cela signifie que chaque nouvelle génération professionnelle verra son âge de départ repoussé. À partir de 2031, tous ceux nés après 1968 devront patienter jusqu’à leurs 64 ans pour profiter d’une pension complète sous le régime classique.

L’impact sur la durée de cotisation et la préparation de la retraite

L’allongement de l’âge de départ influence directement la durée de cotisation nécessaire pour obtenir une carrière complète sans décote. Il devient crucial pour chacun de vérifier régulièrement ses droits afin de savoir quand il pourra bénéficier d’une retraite à taux plein. Afin de se tenir informé de toutes les actualités sur l’augmentation des retraites et les prochaines revalorisations prévues, il peut être utile de consulter des ressources telles que les informations officielles sur la date de la prochaine revalorisation Agirc-Arrco.

Les futurs retraités proches de la soixantaine adaptent déjà leurs parcours professionnels pour répondre aux nouvelles exigences de la réforme des retraites. Les services d’information retraite accompagnent ces générations dans l’estimation de leurs droits et la planification de leur fin de carrière.

Quelles sont les exceptions au relèvement de l’âge légal de départ ?

Malgré le relèvement généralisé de l’âge légal de départ, certaines situations particulières permettent un départ anticipé. Ces cas dérogatoires, prévus par la réforme, concernent notamment les carrières longues, le handicap ou l’invalidité.

Pour ces profils spécifiques, la législation prévoit des aménagements du calendrier d’application afin de préserver la santé ou compenser les parcours professionnels difficiles ou précaires. Ces dispositifs témoignent d’un souci d’équité face à la diversité des situations individuelles.

Comment fonctionne le dispositif des carrières longues ?

Le dispositif « carrières longues » permet toujours un départ anticipé selon l’âge d’entrée dans la vie active. Ainsi :

  • Démarrage avant 16 ans : départ dès 58 ans
  • Avant 18 ans : départ à 60 ans
  • Avant 20 ans : départ à 62 ans
  • Avant 21 ans : départ à 63 ans

Il faut toutefois justifier d’une durée de cotisation suffisante dès le début de carrière. Ce maintien évite que ceux ayant commencé à travailler tôt soient pénalisés par l’allongement général de l’âge de départ imposé par la réforme.

Face aux critiques, le gouvernement a assoupli les critères pour tenir compte de la réalité des différents parcours professionnels. L’objectif reste de compenser l’effort supplémentaire demandé aux travailleurs exposés à une usure précoce.

Départ anticipé en cas de handicap ou d’invalidité : quelles conditions respecter ?

Les personnes en situation de handicap peuvent partir dès 55 ans, à condition de justifier d’une incapacité permanente d’au moins 50 % sur toute la carrière et de remplir le nombre minimal de trimestres requis. Côté invalidité, un départ est possible à 62 ans en cas d’inaptitude totale, quel que soit l’âge de début d’activité.

Ces dispositifs visent à protéger les publics vulnérables et à éviter qu’un allongement de l’âge de départ ne rime avec difficultés supplémentaires pour accéder à la retraite.

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