Quand un quartier perd son bureau de poste, c’est bien plus qu’un simple service qui s’en va. À Biver, quartier de Gardanne, l’annonce récente de la fermeture du bureau de poste a provoqué une profonde désolation des habitants et relancé le débat sur la disparition des services publics de proximité. Cette décision, annoncée lors du conseil municipal du 25 septembre, est justifiée par La Poste en raison d’une fréquentation jugée trop faible, avec seulement neuf clients par jour. Pourtant, ni les riverains ni leur maire ne se résignent à cette logique. L’émotion est palpable, aussi bien lors des rassemblements que dans les discussions du quotidien, et l’inquiétude sur l’avenir grandit dans un quartier déjà marqué par la fermeture de commerces essentiels.
Une annonce qui bouleverse le quotidien des Biverois
L’annonce officielle de la fermeture du bureau de poste a été faite lors du dernier conseil municipal. La direction a expliqué cette décision par la faible fréquentation, seulement neuf clients par jour en moyenne, et prévoit la fermeture pour le 17 octobre 2025. Pourtant, au-delà des chiffres, ce sont des réalités humaines et sociales qui sont souvent oubliées dans les décisions économiques.
Dans un quartier déjà marqué par la disparition progressive des services publics, ce nouveau coup dur nourrit chez les habitants un sentiment d’abandon. Beaucoup voyaient dans la Poste un symbole de lien social, un repère essentiel pour les seniors et les personnes à mobilité réduite. La perte de ce service accentue l’isolement ressenti par une partie de la population.
Une mobilisation immédiate pour défendre les services publics
Dès l’annonce, la mobilisation des habitants s’est organisée. Un rassemblement a eu lieu ce samedi, réunissant plusieurs dizaines de personnes devant la Poste pour exprimer leur protestation contre cette fermeture jugée arbitraire. Cet élan collectif témoigne d’un attachement fort aux services publics menacés, perçus comme garants de l’égalité et de la cohésion sociale locale.
Avec des pancartes, les habitants, élus et membres du tissu associatif ont pris la parole pour dénoncer cette nouvelle décision municipale. Les syndicats locaux et différents collectifs citoyens soutiennent activement le mouvement, participant à une pétition réclamant le maintien du bureau ou, à défaut, une solution adaptée aux besoins du quartier. Et cette situation trouve écho ailleurs : récemment, des enseignes ont également annoncé leur départ dans plusieurs villes françaises, comme en témoigne la fermeture définitive du magasin Jysk dans une grande ville de France, renforçant la crainte partagée de voir diminuer les services accessibles à tous.
Pourquoi la contestation prend-elle autant d’ampleur ?
Au fil des années, les habitants de Biver ont vu disparaître leurs repères : après la boulangerie, c’est aujourd’hui la fermeture du bureau de poste. Cette succession crée une inquiétude sur l’avenir du quartier, où chaque structure qui disparaît laisse un vide difficile à combler. Perdre ce service, c’est aussi devoir parcourir plusieurs kilomètres pour effectuer ses démarches ou retirer de l’argent, une contrainte majeure pour les personnes âgées ou isolées.
La mobilisation syndicale, relayée par les associations locales, rappelle que d’autres solutions étaient possibles pour améliorer l’accessibilité du service postal. Par exemple, selon l’ADEME, il existe des astuces simples pour préserver le confort des habitants lors des épisodes caniculaires, telles que fermer les volets à des horaires précis pour garder sa maison au frais, illustrant ainsi l’importance des conseils adaptés au contexte local. Beaucoup estiment qu’une adaptation des horaires ou une meilleure communication auraient pu stimuler la fréquentation plutôt que d’en arriver à une suppression pure et simple.
Le rôle du maire face à la décision de La Poste
Face à la colère des habitants et à la contestation, le maire a rapidement exprimé sa position : il regrette vivement cette fermeture mais se dit impuissant face à la logique économique de La Poste. Son soutien moral est apprécié localement, même si certains regrettent que le conseil municipal n’ait pas pu proposer des alternatives plus concrètes ou s’opposer plus fermement.
La mairie cherche toutefois à préserver un minimum de services : elle envisage de trouver un emplacement sécurisé pour installer un nouveau distributeur automatique de billets (DAB), puisque le magasin Vival ne peut accueillir ce service pour des raisons de sécurité. Cette initiative vise à garantir un accès aux liquidités, essentiel pour ceux qui n’utilisent pas les moyens de paiement dématérialisés.
Quels impacts concrets pour le quartier ?
Le magasin Vival assure désormais partiellement certains services postaux. Cependant, beaucoup estiment que cela ne saurait remplacer la palette complète de prestations offertes par le bureau de poste. La disparition du DAB inquiète particulièrement les usagers habitués à retirer de l’argent sur place.
Selon plusieurs riverains, ces adaptations ne pourront jamais offrir ni la convivialité ni la sécurité d’une agence dédiée. L’allongement des distances et la réduction de la disponibilité risquent de dissuader les plus fragiles d’utiliser ces services, renforçant ainsi l’isolement déjà constaté dans le secteur.
L’attachement collectif aux derniers services publics de proximité
À Biver, la mobilisation des habitants autour de la fermeture du bureau de poste montre combien ces lieux représentent bien plus qu’un point logistique : ils sont le dernier rempart contre la disparition totale des services publics. Ils incarnent le lien social et la vie collective dans un quartier éloigné du centre-ville.
Au fil du temps, la liste s’allonge :
- Fermeture de la boulangerie ;
- Suppression du bureau de poste ;
- Réduction du transport public ;
- Départ progressif des banques ;
- Baisse du tissu commercial indépendant.
Ces disparitions successives entraînent une baisse de la fréquentation, une perte d’attractivité et renforcent la crainte de voir le quartier s’éteindre peu à peu.