La revalorisation des retraites complémentaires reste au cœur des préoccupations pour plus de 14 millions de retraités affiliés à l’Agirc-Arrco. À partir du 1er novembre 2025, ces pensions connaîtront une hausse comprise entre +0,5 % et +0,9 %, mais cette augmentation est perçue par beaucoup comme largement insuffisante. En effet, malgré cette légère progression, le fossé se creuse avec la hausse du coût de la vie, alors que les dépenses en énergie, alimentation ou assurance ne cessent d’augmenter. Les associations de retraités dénoncent une érosion du pouvoir d’achat et pointent une injustice grandissante face à la retraite de base, revalorisée chaque 1er janvier selon l’inflation réelle.
Comment est calculée la revalorisation des retraites complémentaires Agirc-Arrco ?
La revalorisation des retraites Agirc-Arrco s’appuie sur un accord signé en 2023. Selon ce mécanisme, la hausse des pensions complémentaires dépend de l’inflation hors tabac constatée à fin octobre, à laquelle on soustrait 0,4 point. Une marge d’ajustement de ±0,4 point peut être appliquée par le conseil d’administration pour s’adapter à la conjoncture économique.
Pour novembre 2025, la décision du conseil d’administration prévoit une augmentation très modérée, inférieure à 1 %. Cette date d’application tardive et cette évolution minime se traduisent concrètement par un gain de seulement 3 à 13 euros mensuels pour la majorité des retraités. Pour nombre d’entre eux, cela ne suffit pas à compenser l’augmentation constante des dépenses du quotidien. À ce sujet, il convient de noter que la revalorisation actée prendra effet automatiquement dès le 1er novembre 2025, sans démarche nécessaire de la part des bénéficiaires.
Pourquoi tant de retraités jugent-ils l’augmentation insuffisante ?
Face à cette faible augmentation, les associations représentant les retraités font entendre leur mécontentement. L’écart se creuse entre la revalorisation des retraites complémentaires et le rythme soutenu de l’inflation, qui grignote chaque mois le budget des ménages seniors. La hausse annoncée rapportera seulement quelques euros supplémentaires, ce qui paraît dérisoire comparé à la flambée des prix sur l’alimentation, l’énergie ou l’assurance.
Pour beaucoup d’anciens actifs, il devient difficile de croire aux promesses de maintien du pouvoir d’achat. Alimentation, chauffage, assurance habitation ou frais médicaux augmentent nettement, tandis que les pensions stagnent. Ce décalage nourrit un sentiment croissant d’injustice, particulièrement chez ceux dont la retraite complémentaire constitue une part importante de leurs revenus. La situation peut paraître encore plus critique pour les personnes touchant une faible pension, puisque dans le cas d’une retraite mensuelle de 900 euros, l’augmentation liée à la revalorisation variera entre quelques euros selon le pourcentage retenu.
Les conséquences directes sur le niveau de vie
Chaque euro compte lorsque le budget est serré. Nombreux sont les retraités à déclarer que ces quelques euros en plus ne suffisent même pas à absorber la hausse de l’électricité ou du panier alimentaire. Beaucoup doivent revoir leurs habitudes : réduire les sorties, comparer davantage les prix ou reporter certains achats deviennent des réflexes nécessaires.
L’insatisfaction liée à la faible augmentation est accentuée par la comparaison avec l’évolution du salaire minimum ou de l’indemnisation chômage, qui suivent généralement de plus près l’inflation. De nombreux groupes de retraités expriment aujourd’hui leur volonté d’obtenir une règle d’indexation plus équitable.
Une injustice ressentie face à la retraite de base
Contrairement à la retraite de base, revalorisée chaque 1er janvier sur l’inflation réelle, les retraites complémentaires Agirc-Arrco obéissent à une règle distincte. Beaucoup dénoncent cet écart de traitement, estimant qu’il pénalise surtout les retraités les plus fragiles. La protection contre l’érosion monétaire semble ainsi compromise pour une grande partie d’entre eux.
Certains estiment que cette mécanique de revalorisation, censée préserver les finances du régime, se fait au détriment des plus modestes. Plus le coût de la vie grimpe, plus ce sentiment d’injustice s’accentue parmi les concernés.
Quelles revendications portent les associations de retraités ?
Avec la prochaine date d’application fixée à novembre 2025, un sentiment d’urgence anime les représentants des retraités. Leurs principales revendications concernent l’adaptation de la règle de revalorisation afin qu’elle reflète mieux l’inflation réelle, notamment sur les produits essentiels.
Ces organisations souhaitent aussi ouvrir le dialogue sur plusieurs points clés : meilleure prise en compte des situations individuelles, revalorisation des petites pensions, et création d’un mécanisme de rattrapage en cas d’explosion de l’inflation. Elles militent pour une indexation plus juste et un calendrier de revalorisation aligné sur celui de la retraite de base.
- Suivre l’inflation réelle sans décote systématique.
- Éviter le gel des pensions lors des crises économiques.
- Augmenter prioritairement les faibles retraites complémentaires.
- Démarrer la revalorisation dès janvier, comme pour la retraite de base.