La question de l’augmentation du smic reste centrale pour de nombreux salariés en France. Nombreux sont ceux qui surveillent la moindre annonce concernant la prochaine revalorisation du smic, son montant et le calendrier des futures hausses. Après une période marquée par une inflation élevée et plusieurs revalorisations successives, la tendance actuelle semble changer. Avec le recul de l’inflation, faut-il espérer une nouvelle augmentation du smic dans les prochains mois ou faudra-t-il patienter davantage ?
Quelles sont les règles d’augmentation du smic ?
Pour bien saisir comment évolue le smic, il est utile de rappeler les principes de base. Le smic bénéficie d’un mécanisme automatique de revalorisation, inscrit dans la législation française, afin de protéger le pouvoir d’achat des travailleurs les moins rémunérés face à l’évolution des prix.
Chaque année, au 1er janvier, l’État procède à une revalorisation du smic en tenant compte de deux critères principaux : l’indice de l’inflation constatée chez les 20 % des ménages les plus modestes et l’évolution du salaire horaire de base des ouvriers et employés (SHBOE). Si l’inflation dépasse 2 % depuis la dernière hausse, une augmentation exceptionnelle intervient alors en cours d’année, sans attendre janvier.
Pourquoi aucune revalorisation du smic n’est prévue avant 2026 ?
Le contexte économique actuel a un impact direct sur le rythme des augmentations du smic. Depuis plusieurs mois, le ralentissement de l’inflation empêche toute revalorisation anticipée. Le seuil des 2 %, indispensable pour déclencher une hausse automatique en dehors du rendez-vous annuel, n’a pas été franchi depuis la dernière revalorisation du 1er janvier 2024.
D’après les dernières prévisions économiques, la prochaine hausse du smic n’interviendra donc qu’au début de l’année 2026. Le calcul s’appliquera automatiquement, comme le prévoit la loi, tant que la situation reste stable. Pour de nombreux salariés percevant le smic net, cette attente peut être source de déception, surtout face à la pression du coût de la vie. Par ailleurs, au-delà du salaire minimum lui-même, il existe d’autres dispositifs de soutien financier pour les ménages modestes, comme la prime d’activité avec ses nouveaux montants versés par la CAF en 2025, accessible selon certaines conditions de ressources.
Quel montant pour le smic après la prochaine augmentation ?
Les projections indiquent une augmentation du smic modérée lors de la prochaine échéance. Selon l’économiste Philippe Crevel, le taux de revalorisation devrait se situer entre 1,2 % et 1,4 %, soit une hausse mensuelle d’environ 21 euros. Cela porterait le smic brut mensuel de 1 801,80 euros à au moins 1 823,42 euros.
Cette progression relativement faible découle principalement de la faible inflation attendue pour 2025 et d’une évolution modérée du salaire horaire de base. Même si le chiffre définitif sera connu en fin d’année, il apparaît peu probable que le smic net connaisse une forte progression lors de cette prochaine revalorisation. À titre d’exemple, de nombreux métiers peu qualifiés comme celui de dame de la cantine voient leur rémunération évoluer selon le SMIC et les conventions collectives, illustrant l’impact concret des augmentations sur chaque fiche de paie.
Comment se compare cette hausse aux précédentes ?
Lors des périodes de forte inflation, notamment en 2022 et début 2023, certaines hausses automatiques du smic avaient dépassé les 2 %, entraînant plusieurs ajustements exceptionnels. Cette fois-ci, la hausse envisagée reste modeste, nettement en dessous du seuil qui aurait permis une revalorisation supplémentaire avant janvier.
Le gouvernement justifie cette stabilité relative par le fait que le principal objectif du système est d’assurer la protection contre la perte de pouvoir d’achat, plutôt que de multiplier les rattrapages ponctuels. Les salariés doivent donc faire preuve de patience lors de phases économiques plus calmes où la revalorisation du smic demeure limitée.
Un « coup de pouce » politique est-il possible ?
En dehors du cadre légal, il arrive parfois que le gouvernement accorde un coup de pouce au smic, c’est-à-dire une revalorisation complémentaire indépendante des indices économiques. Ce geste dépend essentiellement du contexte politique dans les mois à venir.
Les experts jugent toutefois ce scénario peu probable sous la majorité actuelle. Un tel choix nécessiterait un changement politique, comme l’arrivée d’un gouvernement de gauche, traditionnellement plus favorable à une augmentation du smic au-delà du minimum légal. À l’inverse, les exécutifs de centre droit ou d’extrême droite privilégient généralement la prudence et la continuité sur ce sujet sensible, leurs intentions restant pour l’instant incertaines.
