Avec les réformes prévues par le gouvernement, la façon dont sont imposées les pensions de retraite va connaître un bouleversement dès 2025. Beaucoup s’interrogent sur le fameux seuil d’imposition à surveiller pour ne pas voir leur impôt augmenter après cessation d’activité. Entre évolution de l’abattement fiscal, nouveau mode de calcul et impact concret sur le quotidien des retraités, il peut être difficile de s’y retrouver. Découvrons ensemble ce qui change, à partir de quel niveau de revenu fiscal de référence le fisc risque de coûter plus cher et quelles stratégies adopter pour alléger la note.
Quels changements pour l’imposition des pensions de retraite en 2025 ?
À partir de l’an prochain, tous les retraités verront disparaître l’ancien abattement fiscal de 10 % appliqué à leur pension de retraite. À la place, chacun bénéficiera d’une déduction forfaitaire fixe de 2 000 euros par personne, indépendamment du montant total perçu. Cette décision vise à harmoniser le système et corriger certaines inégalités entre petits et grands revenus.
En pratique, pour certains ménages cela ne changera rien, voire entraînera une légère baisse du taux d’imposition. Mais ceux qui déclaraient jusqu’alors des pensions relativement généreuses pourraient bien franchir un plafond de revenus critique. Le barème fiscal prenant appui sur cette nouvelle règle rend capital le calcul précis du revenu net déclaré chaque année. Selon les nouvelles directives fiscales, il sera essentiel de vérifier si vous êtes concerné par la future imposition : à ce titre, il est utile de prendre connaissance des différents critères liés au seuil de revenus imposable en 2025.
Pourquoi remplacer l’abattement fiscal par une déduction fixe ?
L’abattement fiscal proportionnel favorisait clairement les contribuables disposant des pensions de retraite les plus élevées. Remplacer ce mécanisme par une somme forfaitaire profite donc aux ménages plus modestes, tout en augmentant sensiblement la fiscalité pour la frange la plus aisée.
Le gouvernement table sur des gains importants avec cette réforme, qui permettra de récupérer près de 4,5 milliards d’euros annuels pour les finances publiques. Pour beaucoup de retraités cependant, la question reste : à partir de quel revenu fiscal de référence faut-il s’inquiéter d’une possible hausse d’imposition ?
Le passage à une déduction de 2 000 euros change-t-il vraiment la donne ?
La réponse dépend évidemment du montant global de la pension de retraite déclarée. Jusqu’ici, la réduction de 10 % pouvait représenter une économie significative, notamment au-delà de 20 000 euros annuels par personne. Avec la nouvelle approche, la perte s’accentue logiquement au fur et à mesure que le revenu fiscal de référence s’élève, franchissant alors ce fameux seuil où l’État récupère davantage.
Cette refonte du dispositif simplifie quand même les règles et offre de la lisibilité aux petits retraités, bien qu’elle renforce aussi l’idée d’un plafond de revenus à surveiller scrupuleusement. Par ailleurs, selon votre âge, certains dispositifs spécifiques peuvent vous permettre de réduire encore votre base imposable, comme le montre le mécanisme d’abattement fiscal supplémentaire sur la taxe foncière à partir de 2025.
Quel est le seuil d’imposition à surveiller pour ne pas voir son impôt augmenter ?
Le principal critère à suivre reste le revenu fiscal de référence, établi selon la composition du foyer et les ressources déclarées. En 2025, avec cette nouvelle déduction, le seuil d’exonération d’impôt pour une personne seule se situera autour de 19 500 euros de revenu annuel, soit environ 1 650 euros nets par mois.
Pour un couple soumis à imposition commune, ce plafond de revenus grimpe logiquement, mais c’est surtout à partir de 40 000 euros de revenus en couple (environ 43 000 euros dans certains exemples) que l’écart devient sensible. La différence d’économie fiscale obtenue grâce à l’ancien abattement était d’environ 645 euros. Ce montant fondra avec la déduction unique, générant une hausse d’imposition parfois marquée pour les plus aisés.
Comment repérer si le seuil va être dépassé ?
Il suffit de comparer le gain issu de la déduction forfaitaire de 2 000 euros par tête avec la réduction issue de l’ancien abattement fiscal de 10 %. Dès lors que l’abattement effacé aurait rapporté plus que la déduction, le seuil a été franchi et la facture fiscale augmente.
Une bonne stratégie consiste à anticiper ses flux de revenus pour rester en dessous du plafond de revenus pénalisant. Certains simulateurs pratiques permettent d’effectuer le calcul rapidement et d’agir avant la déclaration annuelle.
Qui sont réellement concernés par la hausse d’imposition ?
D’après les projections officielles, environ 20 % des retraités verraient leur situation fiscale se dégrader suite à cette évolution du dispositif. Il s’agit principalement de retraités ayant des pensions de retraite plutôt confortables, souvent au-delà du revenu fiscal de référence de 40 000 euros pour un foyer composé de deux personnes.
En revanche, près des trois quarts des pensionnés bénéficieront soit d’une exonération d’impôt, soit d’un effet neutre ou légèrement favorable, puisque la déduction fixe n’altèrera pratiquement pas leurs droits actuels.
Quels leviers pour limiter la hausse de fiscalité à la retraite ?
La bonne nouvelle, c’est que plusieurs solutions légales existent pour aménager son imposition et éviter que cette réforme ne vienne grignoter de manière excessive le budget des ménages concernés. Voici quelques pistes appréciées des seniors avertis :
- Ajuster la perception de certains placements pour rester sous le seuil d’imposition clé chaque année
- Opter pour la déclaration réelle de frais si elle procure un avantage supérieur à la déduction automatique
- Profiter des crédits d’impôt associés à l’emploi d’une aide-ménagère ou d’autres services à domicile
- Bénéficier d’abattements spécifiques après 65 ans sur certaines ressources particulières
- Souscrire à des régimes complémentaires ciblant précisément les plafonds de revenus à ne pas dépasser
Les conseils personnalisés auprès d’un conseiller fiscal permettent souvent de cibler les optimisations les mieux adaptées à chaque situation familiale et patrimoniale. Être attentif à toutes les options disponibles évite généralement bien des mauvaises surprises chaque année au moment de la déclaration.
En somme, outre le choix du mode de déclaration ou l’activation de nouveaux crédits d’impôt, surveiller précisément le revenu fiscal de référence demeure la meilleure sécurité contre la hausse d’imposition redoutée par une part des retraités français.
Quels autres impacts attendre avec la réforme de l’abattement ?
La transformation de l’abattement fiscal touche directement la trésorerie immédiate des ménages percevant une pension de retraite. Au-delà de l’accroissement prévu du rendement fiscal pour les caisses de l’État, cela pourrait aussi changer certaines habitudes patrimoniales, notamment en matière d’épargne et d’arbitrage de revenus.
On peut également prévoir, à terme, une modification des stratégies de transmission ou de gestion collective du patrimoine chez les retraités particulièrement concernés par le nouveau plafond de revenus. La vigilance sur les prélèvements sociaux reste également de mise, car ceux-ci peuvent s’accumuler à l’impôt sur le revenu et peser lourdement sur les foyers approchant de la tranche supérieure du barème fiscal.
La réforme renforce-t-elle les différences entre foyers modestes et aisés ?
Tout indique que ce virage vers l’équité fiscale profite prioritairement aux petites retraites. L’avantage relatif accordé aux gros montants via l’ancien abattement fiscal disparaît purement et simplement. Pour autant, la gamme des outils d’optimisation permet toujours différents ajustements de son propre taux d’imposition, à condition d’être bien informé et conseillé.
Le ressenti de l’effort fiscal sera donc très différent selon le montant de la pension et l’ensemble des sources de revenus annexes. Raison de plus pour prêter attention au plafond de revenus et à l’évolution de sa situation d’une année sur l’autre.
Faut-il s’attendre à revoir régulièrement le seuil d’imposition ?
Les seuils d’imposition officiels sont souvent réévalués pour tenir compte de l’inflation ou des évolutions économiques. Néanmoins, toute variation substantielle est annoncée à l’avance, laissant le temps d’adapter ses choix financiers ou d’effectuer des simulations préalables.
Rien n’empêche non plus de conserver une certaine flexibilité dans la gestion de ses comptes bancaires ou de ses placements afin de ne jamais dépasser involontairement le nouveau seuil d’imposition mis en place par la réforme.
Source : https://www.notretemps.com/droit-argent/impots/le-seuil-que-les-retraites-ne-doivent-pas-depasser-pour-ne-pas-voir-leur-impot-augmenter-119514