Le frelon asiatique, aussi appelé Vespa velutina, représente une menace grandissante pour la biodiversité française, en particulier pour les abeilles domestiques. Pourtant, ce redoutable envahisseur n’est pas totalement dépourvu d’ennemis dans la nature. Un réseau complexe de prédateurs naturels et de parasites s’organise autour de lui, même si aucun ne suffit à contrôler efficacement sa population. Entre oiseaux insectivores, insectes prédateurs, araignées, chauves-souris et micro-organismes invisibles, découvrons ensemble ces alliés discrets mais précieux de l’écosystème.
La diversité des prédateurs naturels du frelon asiatique
En France, on recense près d’une quinzaine d’espèces jouant un rôle plus ou moins marqué dans la limitation ponctuelle des populations de frelons asiatiques. Ces prédateurs naturels interviennent à différents stades du cycle de vie du frelon, depuis l’œuf jusqu’à l’adulte, grâce à des techniques de chasse variées et parfois surprenantes. Même si leur action n’arrive pas à endiguer l’expansion du frelon, elle contribue à maintenir une certaine pression naturelle.
Des oiseaux spécialistes comme la bondrée apivore ou le guêpier d’Europe, jusqu’aux mouches asilides ou aux grandes épeires, chacun possède ses propres stratégies pour capturer ou consommer ces insectes invasifs. Cette diversité d’approches illustre bien la complexité des interactions entre espèces au sein des milieux naturels.
Les oiseaux insectivores en première ligne
Certains oiseaux insectivores jouent un rôle important dans la prédation des frelons asiatiques. Ils peuvent cibler aussi bien les adultes que les larves cachées au cœur des nids, utilisant leur agilité et leur sens de l’observation pour repérer leurs proies.
Bondrée apivore et guêpier d’Europe : deux redoutables spécialistes
La bondrée apivore est reconnue pour son goût prononcé pour les larves de frelons et de guêpes. Ce rapace, doté d’une résistance naturelle aux piqûres, parvient à extraire avec patience la chair nourrissante des nids exposés. Sa spécialisation en fait l’un des rares oiseaux capables d’attaquer directement les colonies.
De son côté, le guêpier d’Europe impressionne par sa capacité à capturer en vol des frelons adultes, profitant de son bec effilé et de ses prouesses acrobatiques. Bien que son action reste localisée, il participe activement à la réduction locale de ces populations invasives.
D’autres passereaux à l’affût : mésanges, pics verts et petits oiseaux urbains
La mésange charbonnière et le pic vert sont également observés en train d’explorer les nids accessibles pour atteindre les jeunes larves. Leur technique opportuniste s’avère efficace lorsque les conditions sont favorables.
En milieu urbain, le rougequeue noir ou encore la pie grièche écorcheur peuvent inclure occasionnellement des frelons dans leur alimentation, notamment lors des périodes d’abondance estivale. D’ailleurs, la présence de prédateurs dans un environnement donné varie beaucoup en fonction de la disponibilité des proies, comme cela a pu être constaté dans d’autres contextes où certains prédateurs spectaculaires se retrouvent éloignés de leur habitat traditionnel, à l’image des deux requins géants découverts récemment après avoir été pris au piège pendant 325 millions d’années.
Les insectes prédateurs et parasites du frelon asiatique
Parmi les insectes prédateurs, plusieurs espèces s’illustrent par leur efficacité contre le frelon asiatique. Certaines attaquent les adultes, d’autres ciblent les œufs ou les larves, tandis que quelques-unes optent pour le parasitisme afin d’assurer la survie de leur propre descendance.
Mantes religieuses, carabes, fourmis et mouches asilides
La mante religieuse figure parmi les rares insectes capables de capturer des frelons adultes. Cachée dans la végétation, elle attend patiemment le passage de sa proie avant de frapper rapidement et de découper sa victime grâce à ses puissantes mandibules.
Les carabes, coléoptères opportunistes, profitent souvent des restes de nids tombés au sol pour consommer les œufs ou les larves abandonnés. Les fourmis, quant à elles, exploitent les brèches dans les nids pour piller discrètement le couvain, tandis que les mouches asilides – notamment l’Asile frelon – fondent sur les frelons adultes en vol pour injecter un venin paralysant, se nourrissant ensuite des tissus internes.
Guêpes parasites et micro-guêpes prédatrices
Certaines guêpes parasites pondent leurs œufs directement dans les larves de frelons asiatiques. Après l’éclosion, les jeunes consomment la proie de l’intérieur, affaiblissant ainsi la colonie. On retrouve aussi des micro-guêpes prédatrices spécialisées dans ce type de parasitisme discret mais efficace. Dans certains cas extrêmes, la confrontation entre de jeunes animaux et des prédateurs inattendus peut conduire à des situations dramatiques, comme celle rapportée lorsqu’une petite fille a été attaquée par un loup alors qu’elle se trouvait sur la plage.
- Bondrée apivore
- Guêpier d’Europe
- Mésange charbonnière
- Pic vert
- Mante religieuse
- Carabe
- Fourmis
- Mouches asilides
- Micro-guêpes parasites
Prédateurs plus discrets : araignées, chauves-souris et micro-organismes
Au-delà des grands acteurs visibles, certains prédateurs discrets participent eux aussi à l’équilibre naturel. Les grandes araignées tisseuses, telles que les épeires, tendent leurs toiles près des lampadaires ou des buissons fréquentés par les frelons. Un frelon adulte peut facilement y rester prisonnier et finir dévoré.
À la tombée du jour, des chauves-souris comme la pipistrelle commune entrent en scène. Elles chassent les frelons asiatiques désorientés attirés par la lumière urbaine, contribuant ainsi à la prédation nocturne. Enfin, divers micro-organismes entomopathogènes, dont des champignons, infectent et détruisent progressivement les tissus internes des frelons ou de leurs larves, apportant une pression biologique supplémentaire.