À compter du 3 novembre 2025, LinkedIn va utiliser les données personnelles de ses membres pour alimenter l’entraînement de ses modèles d’intelligence artificielle (IA) générative. Par défaut, la case autorisant ce partage est déjà cochée dans les paramètres de confidentialité. Autrement dit, sans action de votre part, la plateforme pourra exploiter des informations telles que votre nom, photo, poste, formation, compétences, adresse IP, appareil ou localisation. Cette mesure soulève des interrogations légitimes autour de la protection des données et des droits des utilisateurs, alors même que la CNIL surveille attentivement ces évolutions. Comprendre et maîtriser ces nouveautés devient donc essentiel pour préserver sa vie privée.
Quelles sont les données personnelles visées par l’entraînement de l’IA ?
De nombreux membres ignorent encore que leurs informations publiques visibles sur la plateforme, mais aussi leurs recherches et diverses activités, pourraient servir à entraîner les algorithmes avancés de l’IA. L’objectif affiché est de rendre les modèles d’IA générative plus performants et représentatifs des usages mondiaux. Les éléments collectés ne se limitent pas à votre profil, ils couvrent un large éventail d’informations.
Les contenus publics jouent un rôle central dans cette collecte, car tout ce qui est publié de façon ouverte peut être analysé, associé à d’autres traces ou utilisé pour développer de nouveaux outils propulsés par l’intelligence artificielle. Seuls les messages privés sont formellement exclus de cette exploitation, mais cela n’empêche pas une utilisation étendue des autres données accessibles via votre compte.
Exemples de données concernées
La liste des données partagées en l’absence de refus explicite dépasse largement les simples identifiants. Sont notamment concernés :
- Données de profil : poste actuel, formation, compétences renseignées
- Photos, résumés et articles publiés publiquement
- Recherches effectuées sur la plateforme
- Activités comme les likes, commentaires ou partages de contenus
- Données techniques : adresse IP, type d’appareil, géolocalisation
Toutes ces informations dessinent un portrait détaillé de chaque utilisateur, facilitant ensuite la personnalisation ou l’amélioration des services issus de l’IA générative.
Objectifs officiellement affichés
Selon LinkedIn, exploiter autant de données personnelles vise à rendre les modèles d’intelligence artificielle plus justes et inclusifs. L’idée est d’assurer une meilleure représentativité des pratiques réelles et d’adapter les fonctionnalités aux besoins des utilisateurs du monde entier.
Le discours officiel met en avant la volonté de comprendre les tendances professionnelles et d’anticiper les attentes grandissantes en matière d’automatisation. Pourtant, beaucoup y voient un motif supplémentaire de rester vigilant quant à la confidentialité des données.
Comment refuser l’utilisation de ses données pour l’IA ?
Même si le réglage par défaut favorise une extraction massive des contenus, il existe une solution simple pour ceux qui souhaitent s’opposer à l’utilisation de leurs données personnelles par l’IA. Un opt-out reste possible, mais chaque membre doit agir manuellement avant la date limite fixée.
Il est important de toujours veiller à qui vous communiquez vos informations et dans quelles circonstances, car parfois un numéro de téléphone ou une adresse email peuvent être récupérés à diverses occasions. Si, par exemple, vous souhaitez mieux comprendre comment vos coordonnées finissent sur des listes de prospection, vous pouvez consulter ce dossier explicatif sur les raisons pour lesquelles votre numéro de téléphone est partagé lors d’inscriptions ou d’échanges entre organismes. Prendre l’habitude de consulter régulièrement ses paramètres de confidentialité est vivement conseillé pour garder la main sur le partage de données personnelles.
Les étapes concrètes pour désactiver l’option
Pour empêcher l’intégration de vos informations personnelles à l’entraînement de l’IA, voici la procédure à suivre :
- Se connecter à son compte LinkedIn depuis la page d’accueil
- Accéder aux “paramètres” puis à la rubrique dédiée à la confidentialité des données
- Identifier l’option relative à l’entraînement des modèles IA et vérifier son statut
- Décocher la case autorisant le partage automatique avec l’IA
- Valider votre choix et attendre la confirmation de prise en compte
Chaque utilisateur doit effectuer individuellement cette modification pour garantir la préservation de ses préférences. Après le 3 novembre 2025, toute absence d’action entraînera l’exploitation automatique du profil lors des futurs cycles d’apprentissage algorithmique.
Que faire en cas de difficulté ?
Certains peuvent rencontrer des difficultés à localiser précisément l’option à modifier, ou s’interroger sur la portée réelle de leur refus et la durée de conservation des données déjà utilisées.
Dans tous les cas, il est recommandé de consulter la FAQ disponible dans la section confidentialité des données, ou de contacter le service assistance pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé. La rapidité et la vigilance sont essentielles pour conserver la maîtrise de ses informations personnelles.
Le cadre réglementaire et la vigilance de la CNIL
Face à une telle initiative, les organismes de contrôle réagissent rapidement. La CNIL rappelle que tout utilisateur doit recevoir une information claire et disposer d’un droit effectif d’opposition. La transparence constitue un pilier fondamental pour respecter les standards européens en matière de vie privée.
L’autorité veille particulièrement au respect de la confidentialité des données et à l’accès réel aux dispositifs de refus/opt-out. Toute utilisation excessive ou manque de clarté pourrait exposer la plateforme à des sanctions, surtout en l’absence d’un consentement explicite.
Quels droits conserver en tant qu’utilisateur ?
Au-delà du droit ponctuel de refuser le partage de données, chaque membre conserve des garanties fondamentales : accès, rectification et effacement de la majorité des informations détenues par les services numériques.
Des notifications régulières informent sur l’évolution de la politique de confidentialité, ainsi que sur les moyens disponibles pour limiter l’étendue des traitements à des fins d’entraînement de l’IA.
L’importance d’agir avant la date limite
Le calendrier laisse peu de temps à l’hésitation : dès le 3 novembre 2025, l’exploitation généralisée débutera automatiquement. Il est donc crucial d’agir rapidement pour protéger certains aspects de son identité numérique.
Anticiper cette échéance permet de garder la liberté de choisir, d’autant que le paramétrage initial privilégie un usage élargi des profils. Vérifier régulièrement ses paramètres de confidentialité limite les risques de divulgation involontaire de ses publications ou centres d’intérêt professionnels.