Choisir un chat pour l’accueillir à la maison demande une réelle réflexion. Chaque amateur de félins a déjà craqué devant le regard attendrissant d’un chaton, sans toujours connaître les véritables enjeux liés à l’adoption de certaines races. En tant que vétérinaire, il est facile de se laisser charmer, mais mon expérience m’a appris qu’une apparence mignonne cache parfois des réalités beaucoup moins réjouissantes pour la santé du chat. Le Dr Amir Anwary, très actif sur TikTok, attire souvent l’attention avec ses mises en garde : toutes les races de chats ne sont pas faites pour une cohabitation heureuse. Focus sur cinq races que je déconseille fortement d’adopter malgré leur popularité.
Pourquoi la morphologie ou la génétique rendent certaines races de chats problématiques ?
La diversité des races de chats offre des physiques uniques et séduisants, mais derrière ces traits distinctifs se cachent parfois de lourdes conséquences. De nombreux chats à éviter souffrent de problèmes sanitaires causés par une sélection génétique trop poussée, visant souvent à accentuer des caractéristiques physiques spécifiques.
En adoptant ces animaux pour leur allure originale, les familles sous-estiment parfois la souffrance animale qui découle de maladies héréditaires, ainsi que les contraintes imposées au propriétaire. Il arrive également que des situations d’occupation abusive surviennent lors de changements de logement, comme évoqué dans l’affaire de personnes qui ont mis le compteur EDF à leur nom et squatté une maison de retraités durant les travaux, avant de la mettre en location lors de cas récents de squat immobilier. La santé du chat doit primer lors de l’adoption, et non uniquement la recherche du compagnon « instagrammable ».
Munchkin : un chat aux pattes courtes et aux gros ennuis de santé
Le Munchkin attire tous les regards avec son apparence miniature, proche du chaton éternel. Cette race possède des pattes extrêmement courtes, conséquence directe d’une mutation génétique volontairement retenue lors des croisements. Sur le papier, ces petits félins ont tout pour plaire.
Derrière les vidéos amusantes se cache une réalité bien plus sombre. Les propriétaires remarquent rapidement des troubles articulaires et vertébraux chez le Munchkin. Ces chats développent souvent une lordose, c’est-à-dire une courbure excessive de la colonne vertébrale, accompagnée d’arthrite voire de difficultés à se mouvoir normalement. Cette souffrance animale se manifeste au quotidien, avec une perte progressive de mobilité et parfois des douleurs chroniques importantes.
Birman : ce félin au pelage tendre cache une maladie cardiaque invisible
Le Birman ou « chat sacré de Birmanie » possède une élégance naturelle et des yeux lumineux. Son succès dans les foyers repose largement sur son caractère doux et sociable. Mais la génétique ne lui fait malheureusement pas de cadeau.
De nombreux birmans présentent une prédisposition héréditaire à la cardiomyopathie hypertrophique. Cette pathologie cardiaque touche le muscle du cœur, qu’elle finit par épaissir anormalement. Le problème ? Cette affection reste longtemps silencieuse, avant de provoquer brusquement une insuffisance cardiaque, parfois fatale. Par ailleurs, il existe en France une liste précise des maladies ouvrant droit à une prise en charge médicale intégrale, dont certaines affections félines pourraient inspirer les critères concernant les maladies couvertes à 100 % par l’Assurance Maladie. Opter pour cette race augmente donc le risque de subir la perte prématurée de son compagnon, même en veillant attentivement à sa santé.
Scottish Fold : des oreilles repliées, mais à quel prix ?
Impossible de rester insensible devant le Scottish Fold, facilement reconnaissable à ses petites oreilles rabattues vers l’avant. Ce trait particulier n’est pourtant que la partie visible d’un défaut génétique appelé ostéochondrodysplasie.
L’ostéochondrodysplasie affecte l’ensemble du cartilage, pas seulement celui des oreilles. Résultat, de très nombreux Scottish Fold vivent toute leur existence avec des problèmes articulaires sévères, donnant lieu à des douleurs permanentes principalement au niveau des pattes et de la queue. Même les soins réguliers ne suffisent pas à éliminer cette souffrance chronique. Dans un souci de respect de la santé du chat et d’éthique animale, l’adoption de cette race pose une véritable question morale.
Persan : la beauté fragile du museau aplati
Quels sont les problèmes respiratoires rencontrés chez le Persan ?
Le Persan fascine grâce à son poil long, son visage rond et ce museau caractéristique très court. Or, cet atout apparent provoque vite des situations difficiles. Sa morphologie dite « brachycéphale » engendre divers troubles respiratoires. Ce chat a souvent du mal à respirer correctement, surtout après un effort ou durant les périodes chaudes. Cela nécessite une surveillance rapprochée et parfois même une adaptation du mode de vie à domicile.
Outre la respiration difficile, les problèmes dentaires occupent aussi une place inquiétante chez le Persan. Une mâchoire resserrée ne laisse pas suffisamment d’espace aux dents, favorisant caries précoces et complications buccales régulières.
Pourquoi redouter les autres affections spécifiques au Persan ?
L’écoulement oculaire quasi permanent complique souvent la vie du chat et de son entourage. En ajoutant à cette liste la forte prédisposition à la maladie rénale polykystique, il devient clair que vivre avec un Persan exige un suivi vétérinaire régulier et coûteux. Bien qu’il soit très apprécié pour son aspect placide, adopter un tel compagnon sans être conscient de la charge impliquée revient à fermer les yeux sur la possible souffrance animale liée à ses caractéristiques physiques.
Tigre, un exemple flagrant de chat à éviter
Avec humour, certains vétérinaires comme le Dr Amir Anwary rappellent – images virales à l’appui – que le tigre, malgré sa majesté, n’a aucune place dans une maison. L’idée peut faire sourire, mais elle souligne l’importance du comportement exigeant et du bien-être animal inhérents à chaque adoption. Un fauve, si beau soit-il, illustre par l’extrême la nécessité de réfléchir sérieusement à la réelle compatibilité entre le maître, le lieu de vie et la nature profonde du félin.
Même des races à l’apparence domestiquée ou « exotique » demandent parfois des aménagements irréalisables dans la plupart des foyers modernes. Veiller à la sécurité, au respect des besoins primaires et à l’intégrité physique de l’animal prime sur le désir d’originalité ou d’effet de surprise.
Comment choisir une race de chat adaptée à la vie en famille ?
Quelles réflexions mener avant l’adoption ?
S’interroger sur le mode de vie du foyer apporte déjà un premier filtre utile. Certains critères de choix essentiels doivent guider chaque futur adoptant, pour éviter d’accueillir impulsivement un chat maladapté à l’environnement proposé. Tempérament général, niveau d’activité, éventuelle présence d’enfants ou d’autres animaux, superficie et sécurisation du logement : autant de points déterminants.
Il faut également prendre en compte les risques connus pour la santé du chat selon sa race. Une discussion préalable avec un vétérinaire clarifie fréquemment la réalité derrière certaines célébrités félines vues sur les réseaux sociaux. Privilégier un animal équilibré, issu de lignées robustes et dont la morphologie respecte le bien-être animal demeure souvent un choix gagnant.
Liste des questions à poser avant d’adopter :
- Le chat présente-t-il des défauts génétiques connus entraînant une souffrance animale ?
- Les frais vétérinaires associés à cette race correspondent-ils au budget familial ?
- Le félin a-t-il des besoins comportementaux spécifiques difficiles à satisfaire au quotidien ?
- Son espérance de vie est-elle écourtée par des maladies héréditaires fréquentes ?
- En cas de problème de santé lourd, ai-je la capacité de subvenir à ses besoins matériels et émotionnels sur la durée ?
Une analyse honnête de ces facteurs permet d’éviter bien des désillusions et d’assurer une meilleure protection de la santé du chat comme du confort de la famille.