Se retrouver à la retraite après un divorce puis envisager un nouveau mariage soulève de nombreuses interrogations, surtout concernant la pension de réversion. Beaucoup souhaitent savoir si leur futur conjoint pourra percevoir une part de cette pension réservée au conjoint survivant. Entre le partage avec un ex-conjoint et le calcul du montant de la pension en fonction du temps de mariage, la situation peut rapidement devenir complexe. Il est donc essentiel de bien comprendre les règles pour anticiper sereinement son avenir financier.
Comment fonctionne la pension de réversion en cas de divorce et de remariage ?
La pension de réversion correspond à une fraction de la retraite perçue par le défunt, versée au conjoint survivant. Ce droit concerne aussi bien l’ex-conjoint que le conjoint actuel, sous certaines conditions. Les personnes divorcées puis remariées ne perdent pas totalement leurs droits à la réversion, mais le partage de la pension devient alors plus technique.
Dans le régime général, la pension de réversion représente généralement 54 % de la retraite initiale du défunt. Elle est attribuée sous conditions de ressources strictes, que ce soit pour l’ex-conjoint ou le conjoint survivant. Pour la complémentaire Agirc-Arrco, il n’y a ni plafond ni condition de ressources : chaque ayant droit reçoit sa part selon le temps de mariage passé avec le défunt. D’ailleurs, l’accès à la pension de réversion n’est jamais automatique et dépend de plusieurs critères importants déterminés par le montant de la retraite et l’ensemble des ressources du bénéficiaire.
En cas de divorce, qui a droit à la pension de réversion ?
Après un divorce, l’ex-conjoint reste un ayant droit potentiel de la pension de réversion. Même séparé officiellement, il conserve la possibilité de percevoir une partie de la pension de réversion lors du décès de l’ex-époux(se), sauf s’il s’est lui-même remarié avant ce décès.
Contrairement à ce que l’on pense parfois, le divorce n’entraîne pas automatiquement la suppression de la pension de réversion. Ce droit dépend toutefois des régimes concernés et varie selon les caisses complémentaires. Il est donc recommandé de vérifier précisément ses droits auprès de chaque organisme concerné. À ce sujet, il convient de noter qu’en 2025, les conditions relatives au plafond de ressources pour bénéficier de la pension de réversion sont amenées à se renforcer suite à la confirmation récente du gouvernement.
Et si on se remarie, qu’advient-il de la pension de réversion ?
Le remariage modifie la donne. Le nouveau conjoint entre dans la liste des ayants droit potentiels. Lors du décès, la pension de réversion est alors partagée entre tous les conjoints vivants (ancien et nouveau), selon le temps de mariage respectif avec chacun.
Si le remariage intervient tardivement, la part revenant au nouveau conjoint sera logiquement faible. Par exemple, deux ans de mariage contre trente ans pour l’ancien, et la division de la pension se fait alors au prorata de ces durées.
- Temps de mariage avec chaque conjoint : base du calcul du partage
- Pension partagée uniquement si plusieurs ayants droit sont vivants au décès
- Nouveau conjoint : droit limité si union récente
Quels cas particuliers prévoir lors du partage de la pension de réversion ?
Au moment du décès, si un seul ayant droit (ex-conjoint ou conjoint actuel) est vivant, il reçoit l’intégralité de la pension de réversion. Le partage de la pension n’a lieu que lorsqu’il existe plusieurs bénéficiaires potentiels encore en vie.
L’ex-conjoint et le conjoint survivant voient alors leur part déterminée strictement par la durée respective de chaque mariage. Un remariage tardif conduit fréquemment à une portion très réduite de la pension de réversion pour le dernier époux(se).
Les conséquences d’un temps de mariage court pour le nouveau conjoint
Un remariage après la retraite impacte directement le montant de la pension de réversion reçue. Plus l’union est courte, plus la part accordée au nouveau conjoint est faible. Cette règle vise à garantir un partage équitable entre tous les ayants droit, sans privilégier le dernier arrivé.
Chaque personne concernée bénéficie ainsi d’une compensation proportionnelle à son engagement marital au fil des années. La notion de temps de mariage devient donc un critère central pour toute décision matrimoniale à la retraite.
Suppression de la pension lors d’un nouveau mariage ou non ?
Certains craignent que le remariage supprime totalement le droit à la pension de réversion pour l’ex-conjoint. En réalité, tant qu’un ayant droit demeure, la pension est simplement partagée différemment. Sa suppression totale survient uniquement si plus aucun ayant droit n’est vivant au décès.
Attention toutefois : certains régimes spécifiques peuvent appliquer des règles différentes. Se renseigner auprès de ses caisses de retraite permet d’éviter toute mauvaise surprise et de sécuriser ses droits.