Hausse carburant : +17 centimes d’euros par litre à partir de cette date, voici pourquoi une flambée des prix est redoutée

L’année 2027 pourrait bien marquer un tournant pour tous les automobilistes européens. Dès le 1er janvier 2027, une nouvelle réforme du marché carbone européen (ETS 2) imposera aux distributeurs de carburants d’acheter des quotas d’émissions de CO₂. Cette mesure, centrée sur la transition écologique, soulève déjà de nombreuses questions quant à ses conséquences sur le portefeuille des ménages. On s’attend en effet à une hausse des prix des carburants à la pompe : jusqu’à +15 centimes par litre pour l’essence et +17 centimes pour le diesel, hors TVA. Une telle flambée des prix inquiète, car elle risque de raviver les tensions autour du pouvoir d’achat et de la justice sociale.

D’où vient cette hausse des prix des carburants prévue pour 2027 ?

La hausse en 2027 découle directement de la réforme du marché carbone européen. L’Union européenne a décidé d’élargir son système de quotas d’émissions de CO₂, jusque-là réservé aux secteurs industriels et aériens, au secteur du transport routier et aux bâtiments. Désormais, chaque distributeur devra acheter des quotas pour commercialiser de l’essence et du diesel, en fonction de la quantité de CO₂ émise lors de la combustion.

Cette évolution s’inscrit dans l’objectif climatique de réduction massive des émissions européennes d’ici 2030. En rendant le coût du CO₂ visible sur les prix à la pompe, la réforme cherche à inciter économiquement la baisse de la consommation de carburants fossiles et à promouvoir des alternatives telles que les véhicules électriques ou le covoiturage.

Quel sera l’impact sur les ménages et leur budget ?

Pour beaucoup, l’application de ce nouveau mécanisme soulève de vraies inquiétudes. Selon les projections de plusieurs organismes spécialisés, dont l’Institut Montaigne, le surcoût annuel moyen serait d’environ 105 euros par ménage. Mais derrière cette moyenne nationale, les disparités régionales risquent de s’accentuer.

Les habitants des zones rurales ou périurbaines, souvent obligés d’utiliser la voiture au quotidien faute d’alternatives viables, seront probablement les plus touchés par cette nouvelle taxe carbone. Il est intéressant de noter que cette situation rappelle celle des personnes vivant avec un budget limité, notamment celles qui doivent suivre de près l’évolution du montant du salaire minimum (SMIC) et ses prochaines augmentations prévues dès 2026.

En quoi la hausse diffère-t-elle entre essence et diesel ?

La réforme du marché carbone européen prévoit un montant supérieur pour le diesel (+17 centimes par litre) contre +15 centimes pour l’essence, hors TVA. Cette différence s’explique par la teneur en carbone et les émissions associées à chaque carburant, le diesel étant plus intensif en CO₂. Si ce carburant était traditionnellement favorisé pour sa consommation moindre, il est désormais davantage ciblé par la réglementation, encourageant ainsi le renouvellement du parc automobile vers des véhicules moins polluants.

En conséquence, les propriétaires de véhicules diesel, encore nombreux dans les milieux professionnels et ruraux, pourraient voir leur budget annuel de transport augmenter sensiblement avec cette hausse.

L’institut Montaigne alerte-t-il sur un risque de choc social ?

Dans une note récente, l’Institut Montaigne alerte effectivement sur le risque de choc social lié à cette flambée des prix à la pompe. Le parallèle avec la crise des gilets jaunes de 2018 est frappant. À l’époque, une hausse de taxe carbone avait déclenché une vague de protestations face à une fiscalité jugée injuste et déconnectée des réalités quotidiennes.

L’Institut souligne que, sans mesures d’accompagnement, une partie de la population dépendante de la voiture pourrait se retrouver en difficulté. Pour certains retraités vivant dans ces mêmes territoires, toute variation de revenu peut aussi peser lourd, comme c’est le cas pour ceux percevant une pension modeste. D’ailleurs, l’impact d’une revalorisation de la retraite mensuelle de 1000 euros permet d’anticiper comment quelques euros supplémentaires peuvent représenter une aide notable.

Quelles alternatives existent pour limiter l’impact de la réforme du marché carbone européen ?

Plusieurs solutions sont envisagées afin d’atténuer l’effet de cette hausse des prix des carburants. Les pouvoirs publics et experts recommandent généralement des investissements dans les transports collectifs, des aides à la conversion des véhicules et un soutien ciblé pour les ménages les plus fragiles.

Le débat est particulièrement vif concernant l’accompagnement des territoires ruraux, là où les réseaux de bus ou de trains restent insuffisants. Il paraît difficile d’imaginer une transition rapide vers la mobilité électrique ou collective sans investissements massifs dans les infrastructures. Certains proposent aussi la création de chèques énergie carburant ou la modulation de la taxe carbone selon les revenus.

  • Soutien à l’achat de véhicules propres (bonus écologique, prime à la casse)
  • Développement et gratuité partielle des transports en commun dans les villes moyennes
  • Covoiturage incité pour compenser l’augmentation des trajets quotidiens
  • Aide directe aux foyers modestes vivant en secteur peu dense
  • Investissements accrus dans les infrastructures ferroviaires et bus régionaux

Quelle suite pour la décision politique en France ?

Pour l’instant, la réforme du marché carbone européen n’a pas encore été transposée dans le droit français, ce qui laisse une certaine marge de manœuvre pour adapter les modalités nationales. Les débats devraient donc s’intensifier à l’approche de 2027, tant au Parlement qu’au sein de la société civile, des associations de consommateurs ou des collectivités locales.

Un travail de concertation sera crucial afin d’éviter de nouveaux déséquilibres sociaux. Entre l’objectif de respecter les engagements climatiques et la nécessité de préserver le pouvoir d’achat, la question de la hausse des prix des carburants place le gouvernement devant un dilemme délicat.

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