Depuis leur arrivée en France il y a maintenant deux décennies, les frelons asiatiques inquiètent de plus en plus experts et habitants. Si ces insectes élèvent généralement leurs colonies dans les arbres ou sous les toits, une tendance émergente affole les spécialistes du piégeage : l’apparition de nids enterrés dans certaines régions, notamment en Bretagne. Cette situation relance les débats autour de la sécurité des personnes et de la menace pour les abeilles, mais impose aussi de nouveaux réflexes à adopter pour éviter tout incident.
Pourquoi les nids enterrés du frelon asiatique inquiètent autant ?
On imagine souvent le frelon asiatique volant au-dessus de nos têtes, nichant ses colonies quelque part en hauteur. Pourtant, certains individus préfèrent désormais installer leurs nids sous terre, profitant de terriers abandonnés ou de souches creuses invisibles à première vue. Ce changement de comportement ajoute une dose d’incertitude au quotidien, car un nid dissimulé dans la terre échappe à la vigilance jusqu’au jour où il est malencontreusement découvert… parfois par accident.
Ce type de nid représente un danger bien réel. Contrairement aux structures apparentes, il passe inaperçu, attendant qu’un promeneur ou un jardinier vienne le déranger. Un simple pas mal placé peut provoquer une attaque immédiate de toute la colonie, exposant alors la victime et éventuellement des animaux domestiques à de multiples piqûres très douloureuses. Selon les apiculteurs et les spécialistes du piégeage, ce phénomène gagne du terrain chaque année.
Un risque accru pour la sécurité des personnes
Les attaques de frelons asiatiques sont connues pour être impressionnantes, mais avec les nids enterrés, celles-ci deviennent presque imprévisibles. L’absence de signes visibles force chacun à redoubler d’attention dès que l’on retourne la terre, tond la pelouse ou explore un coin boisé. Le moindre geste banal peut se transformer en rencontre brutale avec cette espèce invasive, qui défend férocement sa colonie lorsque celle-ci est menacée.
La gravité du risque ne concerne pas uniquement les adultes avertis : enfants, promeneurs ou animaux de compagnie peuvent être victimes de cette présence souterraine insoupçonnée. Les hôpitaux enregistrent régulièrement des cas de réactions allergiques sévères, voire des chocs, provoqués par ces rencontres inattendues. Chaque signalement ou suspicion devrait donc interpeller sur la nécessité de privilégier la sécurité des personnes lors de travaux extérieurs. Pour mieux prévenir les dangers pour les ruchers, il peut être utile de découvrir comment certains apiculteurs innovent dans la protection contre ce prédateur, notamment grâce à des pièges efficaces à réaliser soi-même afin de lutter contre les frelons asiatiques.
Une menace environnementale persistante
L’installation de nids enterrés illustre aussi combien le frelon asiatique s’adapte à son environnement. Capable de tirer parti du moindre abri naturel, il brouille les pistes pour ceux qui cherchent à éradiquer ses colonies avant qu’elles ne libèrent leurs futures reines. Face à la menace pour les abeilles locales, la traque devient d’autant plus délicate.
Les dernières observations confirment une évolution inquiétante : environ 10 % des interventions réalisées par les groupes spécialisés concernent aujourd’hui ces structures souterraines. Pour les apiculteurs, chaque nouvelle détection nourrit l’inquiétude sur la survie des ruches déjà fragilisées. Le pic d’activité du frelon asiatique en fin d’été coïncide avec la période critique où il chasse intensément pour nourrir ses larves et préparer l’hiver, accentuant ainsi la pression sur les pollinisateurs locaux. À plus large échelle, il est pertinent de connaître le nombre de collectivités urbaines confrontées à cette problématique, ce qui permet de mieux comprendre le contexte urbain et rural de lutte face à cet envahisseur ; vous pouvez consulter un état des lieux mis à jour sur le nombre de métropoles en France en 2025.
Comment les spécialistes luttent-ils contre l’essor des nids enterrés ?
Face à ce nouveau défi, le Groupement de défense sanitaire des abeilles comme d’autres acteurs du piégeage ont dû revoir leurs stratégies. La surveillance habituelle des branches et des façades ne suffit plus : il faut scruter le sol, inspecter les cavités, interroger les témoins en cas d’agitation suspecte d’insectes près des racines ou dans les taillis. La rapidité de réaction s’avère essentielle pour limiter la prolifération locale et prévenir tout risque pour les riverains.
Après détection, la procédure de destruction des nids implique des précautions strictes. Revêtus de combinaisons spécifiques, les intervenants procèdent à l’enfouissement de produits adaptés ou à l’extraction totale du nid. Cette intervention doit idéalement avoir lieu tôt le matin ou tard le soir, lorsque l’ensemble de la colonie est regroupé, afin de maximiser l’efficacité tout en réduisant le danger pour l’entourage.
Prudence et prévention au cœur de l’action
Le bouche-à-oreille entre voisins, la collaboration avec les collectivités territoriales et la sensibilisation du public jouent un rôle majeur. Dès qu’une agitation inhabituelle d’insectes au niveau du sol est repérée, il vaut mieux contacter des professionnels plutôt que de chercher à ouvrir soi-même la cavité suspecte. Ces initiatives collectives contribuent à endiguer la progression de l’espèce invasive, tout en protégeant les personnes les plus exposées.
Dans les zones rurales, comme en Bretagne, la vigilance porte tout particulièrement sur les anciens terriers de rongeurs, les troncs creux ou les tas de bois. Si un trou laisse percevoir des allées et venues régulières de frelons asiatiques, un périmètre de sécurité doit être envisagé rapidement. Les destructions récentes montrent que même un nid de la taille d’un ballon de basket, en pleine terre, peut passer inaperçu pendant plusieurs semaines.
Techniques de piégeage adaptées
Pour limiter la prolifération, plusieurs techniques de piégeage sont désormais recommandées selon la configuration du site. Les pièges attractifs traditionnels permettent de réduire légèrement la population, mais demeurent peu efficaces contre des colonies cachées profondément. Certains dispositifs spécifiques sont développés pour cibler les femelles fondatrices au printemps, réduisant ainsi le nombre de nouvelles colonies.
La lutte biologique constitue une piste expérimentale, bien que les méthodes actuelles manquent encore de recul sur leur efficacité globale. L’objectif reste toujours le même : protéger la biodiversité locale sans nuire aux autres espèces, tout en sécurisant les environs. Dans tous les cas, chaque suppression de nid enterré participe à freiner l’avance de cette espèce invasive, reconnue officiellement comme l’une des principales menaces environnementales pour les pollinisateurs en France.