Depuis quelque temps, certaines méthodes pour contourner les radars automatiques se répandent à travers l’Europe. De plus en plus de conducteurs misent sur des astuces simplissimes afin de camoufler leur plaque d’immatriculation et ainsi espérer échapper discrètement aux contrôles routiers et aux sanctions. Mais comment procèdent-ils réellement ? Et pourquoi cette tendance préoccupe-t-elle autant les autorités en matière de sécurité routière ?
Des astuces pour échapper aux radars qui se multiplient
L’ingéniosité de certains automobilistes semble sans limite lorsqu’il s’agit de déjouer les radars automatiques ou les voitures-radars privées. Une récente enquête menée au Royaume-Uni indique qu’un conducteur sur quinze a déjà eu recours à une méthode illégale pour rendre sa voiture invisible aux radars.
Ce chiffre révèle un phénomène en pleine expansion, amplifié par la multiplication des dispositifs de contrôle automatisés et le renforcement des contraintes routières. Bien que risquées, ces pratiques séduisent ceux qui estiment que les marges de tolérance se sont réduites, rendant les contrôles plus stricts et omniprésents.
Zoom sur les plaques d’immatriculation 3D et 4D
Le recours à des plaques d’immatriculation 3D/4D devient l’astuce phare chez les fraudeurs. Fabriquées avec des matériaux réfléchissants spécifiques ou dotées de caractères surélevés, ces plaques trompent les systèmes ANPR (Automatic Number Plate Recognition) censés identifier instantanément les numéros d’immatriculation.
En jouant sur la lumière, le relief ou la brillance, elles arrivent à brouiller la lecture automatique lors du passage devant un radar fixe ou mobile. L’objectif est de masquer totalement ou partiellement l’identité du véhicule, rendant l’identification quasiment impossible sans intervention humaine. Certains vont même jusqu’au clonage de plaques existantes, aggravant encore davantage les enjeux liés à la sécurité routière.
Brouilleurs, filtres et caches : quelles autres méthodes illégales ?
Les plaques modifiées ne représentent qu’une partie du problème. D’autres conducteurs utilisent des brouilleurs de lumière ou des sprays anti-flash, supposés réfléchir le faisceau lumineux des radars automatiques. Ces produits créent un effet miroir ou un voile brillant qui empêche la capture nette de la plaque d’immatriculation.
Divers caches amovibles permettent également de dissimuler temporairement le numéro d’immatriculation grâce à une télécommande, particulièrement lors du passage devant un radar automatique. Après avoir franchi la zone sensible, ils rétablissent rapidement l’aspect légal du véhicule, rendant la fraude difficile à prouver. Il existe aujourd’hui différentes manières de réduire les risques d’être flashé, mais il convient de rappeler que la plupart sont interdites et sanctionnées.
- Plaques d’immatriculation 3d/4d utilisant des reflets ou du relief pour tromper les radars
- Brouilleurs de lumière et sprays anti-flash pour masquer les plaques
- Filtres transparents ou semi-opaques appliqués sur la plaque
- Caches physiques amovibles à commande électronique
- Clonage de plaque d’autrui pour semer toute traçabilité
Quels impacts pour la sécurité routière et la société ?
Face à la sophistication croissante de ces techniques de camouflage de plaques, les forces de l’ordre tirent la sonnette d’alarme. Ce type de fraude compromet gravement la sécurité routière. Si un véhicule impliqué dans une infraction ou un accident devient impossible à identifier, cela complique énormément les enquêtes et l’application des sanctions prévues par la loi. Pour les conducteurs souhaitant être informés des contrôles sans contrevenir à la législation, il est possible d’activer des fonctionnalités telles que les alertes radars sur Google Maps ; il est cependant important de connaître les limitations réelles de ces alertes et les alternatives disponibles.
Le professeur Fraser Sampson, ex-responsable du système ANPR britannique, alerte sur un taux d’erreur de 3 % touchant 2,4 millions de lectures chaque jour. Cela signifie que des milliers d’automobilistes passent inaperçus quotidiennement grâce à des méthodes illégales telles que le camouflage de plaques ou l’utilisation de brouilleurs, mettant à mal l’efficacité des contrôles automatisés.
Une efficacité discutable : les radars automatiques restent vigilants
Même si certaines astuces réussissent ponctuellement à déjouer les radars automatiques, l’usage massif de ces technologies finit souvent par révéler des incohérences. Un même numéro aperçu sur plusieurs véhicules ou la détection de caractères suspects attire rapidement l’attention des autorités.
En France comme ailleurs, les services compétents croisent régulièrement les données et mènent des contrôles ciblés dès qu’une anomalie apparaît. Il reste donc rare que ces dispositifs procurent une invisibilité totale et durable, malgré les espoirs des fraudeurs.
Un problème social et juridique croissant
L’utilisation de ces astuces pour échapper aux radars crée aussi une méfiance entre automobilistes, surtout face aux voitures-radars privées opérées par des tiers. Cela nuit à la confiance collective envers l’équité des sanctions et la neutralité des contrôles automatisés.
Certains mettent ainsi en danger les autres usagers et encouragent indirectement la criminalité organisée. Le clonage de plaques, par exemple, permet de commettre des infractions tout en faisant porter la faute à des personnes innocentes, multipliant les litiges et le stress inutile.
Pourquoi les sanctions peinent-elles à dissuader les fraudeurs ?
Au Royaume-Uni, l’amende pour utilisation frauduleuse de plaques spéciales atteint seulement 117 euros. Cette somme, jugée dérisoire au regard des conséquences potentielles, n’a pas l’effet dissuasif recherché. Beaucoup de spécialistes dénoncent cette faiblesse qui laisse le champ libre aux adeptes du camouflage de plaques.
En France, la législation est stricte : toutes formes de manipulation de plaques, installation de filtres, de caches ou usage de brouilleurs de flash sont formellement interdites. Les contrevenants s’exposent à des sanctions renforcées, voire à la confiscation du véhicule, mais la vigilance reste de mise face à l’évolution rapide des techniques de fraude.