Fin de l’abattement de 10% pour les retraités en 2026 : voici combien vous payerez d’impôts en plus

Le projet de loi de finances 2026 prévoit un bouleversement pour les retraités : la suppression de l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions de retraite au profit d’un forfait fixe de 2 000 euros par retraité, soit 4 000 euros pour un couple. Cette évolution du système fiscal, justifiée par la volonté d’une plus grande justice sociale, suscite des interrogations sur l’impact sur l’impôt sur le revenu et les conséquences concrètes pour différents profils de retraités. À quoi faut-il s’attendre concrètement, et qui seront les gagnants ou perdants de cette réforme fiscale ?

D’où vient la réforme de l’abattement fiscal sur les pensions de retraite ?

L’abattement fiscal de 10 % sur les pensions de retraite existe depuis longtemps et permettait jusque-là de déduire une somme équivalente à 10 % des revenus perçus, avec une limite maximale de 4 399 euros par foyer. Ce mécanisme favorisait naturellement les retraités disposant de pensions élevées, qui profitaient d’une déduction fiscale plus importante.

Avec le budget 2026, le gouvernement souhaite remplacer cette règle par un abattement forfaitaire de 2 000 euros par retraité (soit 4 000 euros pour un couple). L’objectif affiché est une meilleure équité entre foyers modestes et aisés, tout en offrant un soutien accru aux personnes âgées ayant de faibles revenus. Cette réforme intervient dans un contexte de modification plus large des avantages fiscaux accordés aux ménages, comme le montre aussi la suppression ou le plafonnement envisagé du crédit d’impôt sur certains services à la personne.

Comment fonctionnait l’ancien abattement par rapport au forfait de 2 000 euros ?

Sous l’ancien régime, le calcul de l’abattement dépendait directement du montant de la pension : plus la retraite était élevée, plus l’abattement de 10 % était important, dans la limite du plafond fixé à 4 399 euros. Ainsi, un couple dont les pensions atteignaient ce plafond bénéficiait de l’avantage maximal.

Le nouveau forfait de 2 000 euros par retraité introduit une somme fixe, quel que soit le niveau de pension. Pour certains foyers modestes, cela représente un avantage ; pour d’autres, notamment ceux qui dépassaient l’ancien plafond, la réforme fiscale se traduit par une hausse des impôts. Cette hausse viendra s’ajouter à d’autres évolutions législatives pour l’année 2026, parmi lesquelles figure également la suppression de jours fériés dans certaines régions françaises.

Quelles différences pour un retraité seul ?

Un exemple concret : un retraité célibataire percevant 31 000 euros bénéficiait auparavant d’un abattement fiscal de 3 100 euros (10 % de sa pension). Avec le nouveau forfait de 2 000 euros, il perd 1 100 euros de déduction, ce qui provoque une augmentation de son impôt sur le revenu estimée à 498 euros. La suppression de l’abattement de 10 % pénalise donc principalement ceux dont la pension dépasse la valeur du nouveau forfait, avec un impact croissant à mesure que les revenus augmentent.

Ainsi, dès que la pension annuelle se rapproche ou dépasse 20 000 euros, mais reste sous l’ancien plafond, la différence reste perceptible, même si elle est moins marquée que pour les retraites très élevées.

Qu’en est-il pour un couple de retraités ?

Pour un couple, le nouvel abattement global de 4 000 euros remplace potentiellement l’ancien maximum de 4 399 euros. L’effet dépendra donc du total cumulé des deux pensions. Par exemple, un couple recevant 20 000 et 16 000 euros de pensions annuelles pouvait auparavant déduire 3 600 euros (10 % du total). Avec le forfait, ils bénéficient désormais d’un abattement élargi à 4 000 euros, ce qui peut annuler totalement leur impôt sur le revenu (zéro euro à payer contre 33 euros auparavant).

De manière générale, le bénéfice du forfait concerne surtout les couples et les retraités aux revenus modestes, tandis que les foyers aisés devront faire face à une augmentation de leur note fiscale.

Quels profils seront gagnants ou perdants avec cette hausse des impôts ?

Selon les estimations du gouvernement, environ 1,5 million de retraités, principalement des couples modestes, verront leur impôt baisser légèrement. À l’inverse, près de 1,4 million de retraités subiront une hausse parfois significative de leur impôt, surtout parmi les personnes seules disposant de pensions confortables.

L’impact sur les revenus est donc très variable selon chaque situation. Dès que l’ancien abattement dépassait le nouveau forfait, chaque euro perdu équivaut à une hausse d’impôt. Pour d’autres profils, la réforme fiscale se traduit par une quasi-neutralité ou une petite baisse, mais ces cas restent minoritaires face à l’enjeu global de la suppression de l’abattement de 10 %.

Illustration des changements pour différents profils

  • Retraité seul avec pension inférieure à 20 000 euros : abattement identique ou légèrement supérieur, donc peu ou pas de changement sur l’impôt.
  • Personne seule avec plus de 30 000 euros de pension : abattement réduit, différence notable, hausse potentielle supérieure à 400 euros.
  • Couple avec pensions cumulées autour de 36 000 euros : passage possible d’un faible impôt à une absence totale d’imposition.
  • Couple aisé dépassant 44 000 euros annuels : légère augmentation d’impôt liée à la réduction de l’avantage fiscal maximal.

Chaque situation requiert souvent une simulation personnalisée afin d’évaluer précisément la hausse d’impôt selon ses propres revenus et le nouveau mode de calcul.

Effet psychologique et acceptation de la réforme

La suppression de l’abattement de 10 % soulève aussi des questions d’équité intergénérationnelle et de perception du système fiscal français. Certains retraités, qui avaient sécurisé leur avenir grâce à cet avantage, voient cette modification comme un recul. D’autres y voient une forme de redistribution plus juste de l’avantage fiscal.

L’effet global sur le budget 2026 dépendra de l’adoption finale par le Parlement. La communication gouvernementale insiste déjà sur la nécessité de soutenir les plus fragiles et de réduire les inégalités entre contribuables âgés.

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