Démarchage téléphonique : on sait enfin d’où viennent les numéros 09-48 et 01-62 qui nous pourrissent la vie

Dans la vie de tous les jours, nombreux sont ceux qui se reconnaîtront dans ce scénario : une sonnerie soudaine, un numéro inconnu, souvent débutant par 09-48 ou 01-62. Dès que l’appel est décroché, il s’agit fréquemment d’un appel commercial non sollicité. Mais d’où viennent ces fameuses séries de chiffres qui semblent être conçues pour perturber la tranquillité ? Derrière cette avalanche d’appels se cachent des règles précises, des solutions pour se protéger et des plateformes à connaître afin de signaler ces dérives et défendre la protection des consommateurs.

Pourquoi reçoit-on autant d’appels des préfixes 09-48 et 01-62 ?

Le phénomène n’est pas anodin ni réservé à quelques malchanceux. Le démarchage téléphonique exploite désormais massivement certains blocs de numéros attribués, en particulier ceux débutant par 09-48 et 01-62. Ces préfixes ont été déployés par l’Arcep, l’autorité de régulation des communications, pour mieux encadrer les appels commerciaux transitant notamment via la VoIP, technologie largement utilisée par les centres d’appels.

Pour mieux comprendre l’origine de ces appels incessants, il est important de savoir d’où proviennent certains numéros utilisés pour le démarchage téléphonique. Depuis 2020, la réglementation impose aux professionnels du démarchage de ne plus masquer leur identité et d’utiliser ces préfixes spécifiques pour toute activité commerciale. Cela permet aux particuliers d’identifier facilement le caractère commercial de l’appel. Pourtant, malgré ce cadre réglementaire, la multiplication des appels de numéros inconnus laisse peu de répit aux usagers.

Comment l’Arcep gère-t-elle l’attribution des numéros ?

L’Arcep attribue explicitement certaines séries de numéros surtaxés ou non, comme les préfixes 09-48 et 01-62, aux centres d’appels. Cette démarche vise à lutter contre les pratiques douteuses telles que l’usurpation de numéros géographiques ou mobiles traditionnels. En théorie, ce système doit permettre un filtrage plus simple et une plus grande transparence pour les usagers, tout en maintenant un suivi réglementaire strict des communications.

Une autre raison d’utiliser ces blocs ? Éviter la saturation des plages historiques comme 06 ou 07, réservées aux lignes mobiles personnelles, et réduire l’impact du démarchage téléphonique sur les usages quotidiens. Ce tri par préfixe rend la traçabilité des appels bien plus rapide en cas d’abus.

Les entreprises respectent-elles vraiment ces obligations ?

Malheureusement, tout le monde ne joue pas toujours le jeu. Si beaucoup de sociétés suivent à la lettre les prescriptions légales et horaires imposés (en semaine uniquement, jamais certains jours fériés…), d’autres restent moins scrupuleuses. Résultat : infractions répétées, absence de consentement préalable ou sollicitations intempestives en violation des instructions de l’autorité de régulation.

Des sanctions importantes ont déjà frappé des acteurs majeurs tels qu’EDF ou Canal+, condamnés à 600 000 € d’amende chacun pour non-respect des règles sur le démarchage avec des numéros 06 et 07. La vigilance reste donc essentielle, aussi bien pour les professionnels que pour les particuliers bombardés par ces campagnes d’appels.

Se protéger face au démarchage téléphonique : quelles stratégies adopter ?

Face à cette pression constante, différentes méthodes existent pour éviter les inconvénients liés au démarchage téléphonique et renforcer la protection des consommateurs. Plusieurs outils et démarches permettent aujourd’hui de limiter efficacement la gêne occasionnée par ces appels non sollicités.

Afin de réduire ses risques lors d’une conversation avec un démarcheur inconnu, il est préférable d’être vigilant face à certaines questions pièges utilisées par les téléconseillers. Pour exemple, répondre par l’affirmative à de simples questions comme « Vous m’entendez ? » peut entraîner de véritables déconvenues ; découvrez pourquoi il faut se méfier de certaines techniques de manipulation lors d’appels commerciaux. Voici une sélection de dispositifs utiles à connaître et à adopter pour faire valoir ses droits et contrôler davantage sa tranquillité numérique :

  • Inscription sur Bloctel pour refuser les appels commerciaux entrants sans accord
  • Signalement des abus sur la plateforme « j’alerte l’Arcep »
  • Utilisation de solutions comme « Respecte mes datas » proposées par des associations dédiées à la défense des libertés numériques
  • Filtrage automatique proposé par de nombreux smartphones récents ou services téléphoniques

Comment fonctionne l’inscription sur Bloctel ?

Bloctel représente aujourd’hui l’un des remparts les plus connus pour réduire l’exposition aux appels commerciaux indésirables. L’inscription s’effectue gratuitement sur la plateforme officielle, puis chaque démarcheur a l’obligation de vérifier régulièrement les listes afin de ne pas contacter ces abonnés. Cette solution permet de stopper une grande partie des sollicitations provenant de numéros attribués à la prospection commerciale.

Même si ce système présente des limites, notamment avec certaines sociétés étrangères ou peu scrupuleuses, il offre un filtre appréciable, surtout lorsqu’il est combiné à d’autres moyens complémentaires comme le signalement des abus auprès de l’autorité compétente.

De quelle façon signaler un abus à l’Arcep ?

La plateforme J’alerte l’Arcep constitue un outil efficace pour dénoncer rapidement un démarchage téléphonique anormal ou agressif. Sur cette plateforme de signalement, chacun peut enregistrer la date, l’heure, le numéro concerné et décrire brièvement les circonstances. L’objectif n’est pas seulement individuel : cela contribue à repérer des réseaux suspects sur l’ensemble du territoire français.

Les données collectées servent ensuite à orienter des enquêtes ciblées, soutenir des contrôles approfondis ou déclencher des sanctions administratives voire judiciaires lorsque les abus se multiplient. Chaque plainte compte, car la répétition des manquements pèse fortement dans les décisions de l’Arcep.

Quels autres outils cumuler pour filtrer efficacement ?

Diverses applications ou extensions web prennent le relais. Par exemple, « Respecte mes datas » fait partie des outils modernes pensés pour automatiser la gestion des préférences et blocages liés à la prospection. Sur smartphone, de nombreux paramètres avancés (comme le filtrage anti-spam et l’identification intelligente) enrichissent encore cet arsenal défensif.

Certains opérateurs proposent également des protections additionnelles permettant de bloquer temporairement ou de signaler simplement un appel gênant. Ce croisement d’approches classiques et numériques optimise le confort des usagers confrontés à la recrudescence du démarchage téléphonique.

Quelles sont les arnaques récentes autour des faux numéros de portable ?

Un nouveau mode opératoire inquiète ponctuellement : des fraudeurs abandonnent les numéros attribués classiques pour utiliser des numéros de mobile ordinaires, types 06 ou 07. Usurpant parfois l’identité d’une banque ou d’un assureur réputé, ils cherchent à tromper la vigilance des particuliers pour obtenir des informations sensibles en se faisant passer pour de vrais conseillers.

Cette pratique enfreint doublement la loi : en dehors des créneaux autorisés et en détournant volontairement la finalité attribuée aux préfixes mobiles. Considérée comme une escroquerie, elle expose les auteurs à une sanction lourde prévue par le code pénal : jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende.

Quels signes doivent alerter lors d’un appel suspect ?

Plusieurs indices peuvent trahir une tentative malveillante : une demande urgente, la volonté de recueillir immédiatement des coordonnées bancaires, ou encore des menaces à peine voilées pour obtenir une réaction rapide. En présence de ce type de signaux, la prudence recommande toujours de raccrocher sans donner suite.

Pour renforcer la sécurité, il est conseillé de consulter soi-même les canaux officiels de l’organisme prétendu avant de fournir toute information sensible oralement ou par SMS. Aucun établissement sérieux ne demandera de transmettre un mot de passe ou un numéro de carte bancaire par téléphone.

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