Depuis quelques semaines, Rennes métropole attire l’attention avec une décision inédite : la limitation de la taille des piscines privées sur son territoire. La capitale bretonne devient ainsi pionnière en France, en interdisant toute nouvelle construction de bassin dépassant un volume maximal de 25 m³ d’eau. Cette mesure bouleverse les habitudes et questionne la place de ce loisir privé à l’heure où la sécheresse s’intensifie et où la préservation de la ressource en eau devient cruciale.
Pourquoi Rennes impose-t-elle une telle limitation aux piscines privées ?
Le contexte climatique a largement influencé la modification du plan local d’urbanisme intercommunal de Rennes métropole. Les élus souhaitent adapter leur politique urbaine à l’évolution rapide de la situation environnementale, notamment pour garantir la préservation de la ressource en eau face à des épisodes de sécheresse toujours plus fréquents. Pour cela, ils misent sur une réglementation plus stricte concernant les nouvelles piscines privées.
Cette restriction s’inscrit dans une logique de sobriété collective, comme le souligne Laurence Besserve, vice-présidente chargée de l’urbanisme. Selon elle, la gestion rigoureuse du volume maximal autorisé pour ces infrastructures est devenue indispensable compte tenu de la pression qui pèse sur les ressources naturelles et des enjeux liés au changement climatique.
Détails concrets de cette nouvelle réglementation
Désormais, tout propriétaire souhaitant faire construire une piscine devra respecter une interdiction des grandes piscines dont le bassin excèderait environ 6 mètres sur 3 mètres. Au-delà de ce seuil, aucun permis ne sera délivré par les services d’urbanisme de Rennes métropole. Cette décision, actée lors de la deuxième modification du plan local d’urbanisme, marque un tournant vers des choix écologiques forts et structurants.
En parallèle de la limitation de la taille des piscines privées, la métropole impose aussi l’installation obligatoire de dispositifs de récupération d’eau de pluie dans toutes les nouvelles constructions. L’objectif est double : limiter le gaspillage et permettre à chacun de contribuer activement à la préservation de la ressource en eau, notamment pour alimenter les toilettes ou les machines à laver.
Réactions de la population et des professionnels
Chez les habitants, la réaction est partagée. Certains saluent la démarche tandis que d’autres craignent une perte de liberté individuelle. Beaucoup comprennent toutefois l’urgence d’agir, tant la sécheresse s’installe durablement. Du côté des professionnels du secteur, comme les piscinistes, la grogne monte : plusieurs estiment que la mesure reste symbolique, arguant que la consommation d’eau des piscines demeure marginale par rapport à d’autres usages domestiques ou agricoles. D’ailleurs, des événements annuels comme les vœux du maire constituent souvent un moment privilégié où ce type de sujet peut être abordé entre élus et citoyens afin de renforcer l’acceptabilité sociale de telles mesures.
Malgré ces contestations, Rennes métropole assume pleinement sa position. Pour les élus, la limitation de la taille des piscines privées vise avant tout à envoyer un signal fort. Il s’agit d’encourager de nouveaux réflexes urbains et d’inspirer d’autres villes françaises à revoir elles aussi leurs règles d’urbanisme face aux défis climatiques actuels.
Quel impact attendre sur le cadre de vie et l’environnement ?
En réduisant la taille et donc la capacité des bassins privés, Rennes métropole espère instaurer une dynamique où l’accès à la détente aquatique subsiste mais sous une forme plus responsable. Cette mesure entend avant tout préserver la ressource en eau du territoire, régulièrement menacée lors des périodes estivales particulièrement sèches.
Selon différents experts de l’environnement, la diminution des grands bassins, couplée à la généralisation de la récupération d’eau de pluie, pourrait constituer un modèle inspirant à suivre. Cette stratégie vise également à inciter les citoyens à repenser globalement leur consommation d’eau, bien au-delà de la question des piscines.
Les grandes lignes du nouveau plan local d’urbanisme et ses conséquences
La récente révision du plan local d’urbanisme intercommunal illustre parfaitement la volonté d’adapter les règles urbaines aux réalités climatiques. Plusieurs mesures, dont la limitation de la taille des piscines privées, témoignent de ce virage écologique assumé. Ce document sert désormais d’outil pour harmoniser les pratiques individuelles autour de standards environnementaux exigeants, touchant aussi bien les piscines que la gestion des eaux pluviales ou encore la végétalisation des parcelles.
- Volume maximal 25 m³ pour les nouvelles piscines privées
- Interdiction des grandes piscines supérieures à cette jauge
- Obligation d’installer des systèmes de récupération d’eau de pluie pour tous les nouveaux logements
- Encouragement des aménagements extérieurs favorables à la pénétration de l’eau dans le sol
Ces évolutions traduisent une approche globale de la protection de l’environnement portée par Rennes métropole. Le conseil communautaire affirme qu’il s’agit bel et bien de transformer durablement la ville, en intégrant dans la réglementation des principes de gestion raisonnée des ressources naturelles.
Source : https://www.20minutes.fr/planete/rechauffement-climatique/4160181-20250625-rennes-premiere-ville-francaise-limiter-drastiquement-taille-piscines-privees