L’Allocation aux adultes handicapés (AAH) offre un soutien financier essentiel à de nombreuses personnes dont la situation médicale limite l’accès à l’emploi. Pour bénéficier de cette aide, il est indispensable de respecter certaines conditions d’attribution, notamment le respect des plafonds de ressources. En 2025, ces critères évoluent encore avec la mise en œuvre de la déconjugalisation depuis octobre 2023. Ces changements impactent directement le montant de l’AAH et la manière dont vos droits sont calculés.
En quoi consistent les plafonds de ressources pour l’AAH en 2025 ?
Les plafonds de ressources déterminent si une personne peut percevoir l’AAH selon la composition du foyer et les revenus pris en compte sur l’année de référence, qui est ici 2023. Si les ressources dépassent le plafond fixé, le versement de l’allocation sera réduit ou supprimé. Ce système vise à garantir que l’aide bénéficie avant tout à ceux ayant les plus faibles revenus.
Pour une personne seule, le plafond annuel est fixé à 12 193 euros. Pour un couple, il s’élève à 22 069 euros. Chaque enfant à charge entraîne une majoration de 6 096 euros du seuil applicable. Ainsi, la composition familiale devient un critère central dans le calcul final. L’entrée en vigueur de la déconjugalisation modifie la nature des ressources prises en compte et apporte davantage d’équité au dispositif.
La déconjugalisation de l’AAH : quelles conséquences ?
Depuis octobre 2023, seuls les revenus de la personne bénéficiaire sont considérés pour l’attribution de l’AAH. Avant cette réforme, les ressources du conjoint étaient également intégrées au calcul. Cette évolution rend la gestion plus individuelle et favorise l’autonomie financière des allocataires vivant en couple.
Grâce à cette modification, de nombreuses personnes handicapées vivant en couple peuvent désormais accéder à un montant d’AAH supérieur, voire obtenir l’allocation alors qu’elles n’y avaient pas droit auparavant. Le principe de déconjugalisation améliore donc l’équité, surtout lorsque seul un membre du couple dispose de revenus importants, tandis que l’autre rencontre des difficultés financières.
Quels revenus figurent parmi les ressources prises en compte ?
Le calcul du plafond de ressources repose sur l’ensemble des revenus nets imposables déclarés auprès de la CAF ou de la MSA par chaque bénéficiaire. Sont inclus les salaires, allocations chômage, pensions, ainsi que certaines autres prestations sociales. À partir de 2025, seuls les revenus personnels de la personne en situation de handicap entrent dans le calcul, conformément à la nouvelle règle.
L’exclusion des revenus du conjoint simplifie les démarches, même si toutes les sources de revenus du foyer ne sont plus prises en compte. Il reste important de consulter chaque année la revalorisation annuelle du barème lors de sa déclaration afin d’ajuster ses droits. Par ailleurs, les plafonds de ressources jouent un rôle similaire pour d’autres dispositifs sociaux, comme il est expliqué concernant les nouveaux plafonds d’accès à la complémentaire santé solidaire en 2025.
Comment la revalorisation annuelle impacte-t-elle les plafonds ?
L’État procède à une revalorisation annuelle des plafonds de ressources et du montant de l’AAH, en tenant compte de l’inflation et du coût de la vie. Ces ajustements permettent aux bénéficiaires de conserver un minimum vital adapté à l’évolution économique.
Cette actualisation concerne aussi bien le montant de base de l’AAH que la majoration par enfant à charge. Les familles voient donc leur droit évoluer, ce qui garantit un traitement équitable, surtout en cas de changement dans la composition du foyer. Par ailleurs, à l’échelle européenne, d’autres dispositifs peuvent concerner le plafonnement des paiements, comme le montre l’évolution récente de la réglementation sur les plafonds de paiement en liquide dans toute l’Europe.
Quels sont les montants des plafonds selon la composition du foyer ?
Le plafond de ressources varie selon la structure familiale. Voici quelques exemples illustrant les limites applicables en 2025 :
- Personne seule sans enfant : 12 193 euros
- Couple sans enfant : 22 069 euros
- Personne seule avec un enfant à charge : 18 289 euros
- Couple avec un enfant à charge : 28 165 euros
- Personne seule avec deux enfants : 24 385 euros
- Couple avec deux enfants à charge : 34 261 euros
- Couple avec quatre enfants à charge : 46 454 euros
Chaque enfant à charge augmente sensiblement le plafond de ressources, facilitant ainsi l’accès à l’AAH pour les familles nombreuses ou monoparentales. Il est donc primordial de signaler tout changement dans la composition du foyer lors de la demande.
Ces chiffres tiennent compte de la composition réelle du foyer au moment de la demande. Toute modification pendant l’année doit être rapidement communiquée à la CAF pour éviter un trop-perçu ou un indu.
Quelles sont les autres conditions d’attribution de l’AAH ?
Outre le respect des plafonds de ressources, plusieurs critères d’attribution demeurent essentiels pour percevoir l’AAH. Il faut avoir un taux d’incapacité reconnu supérieur ou égal à 80 % par la MDPH, ou compris entre 50 % et 79 % en cas de restriction durable d’accès à l’emploi. Ce critère médical est évalué de façon attentive par la commission compétente.
Il est nécessaire d’être âgé de plus de 20 ans, ou dès 16 ans si la personne n’est plus considérée à charge au titre des prestations familiales. Ce seuil permet à de jeunes adultes de faire valoir leur autonomie et d’accéder plus tôt à leurs droits à l’AAH.
Faut-il résider en France pour bénéficier de l’AAH ?
Pour bénéficier de l’AAH, il faut justifier d’une résidence stable et régulière en France. Cela signifie vivre en métropole ou dans les départements d’Outre-Mer au moins six mois par an. Certaines exceptions existent pour les travailleurs frontaliers, mais un lien fort avec le territoire français doit toujours être prouvé.
La nationalité française n’est pas forcément obligatoire, cependant, un titre de séjour valide est exigé pour les ressortissants étrangers. Les citoyens européens doivent également démontrer la régularité de leur séjour pour pouvoir prétendre à cette allocation.
Quel est l’impact du taux d’incapacité sur le montant de l’AAH ?
Le montant de l’AAH dépend du taux d’incapacité retenu. Un taux d’au moins 80 % ouvre droit à l’aide sans condition supplémentaire liée à l’emploi. Entre 50 % et 79 %, il faut justifier d’une restriction durable d’accès à l’emploi. Cette distinction influence la durée d’attribution, variant généralement de un à cinq ans, voire plus dans certains cas.
Par ailleurs, le montant de l’AAH complète les éventuels petits revenus professionnels jusqu’à atteindre un seuil réactualisé chaque année, souvent indexé sur le SMIC. Selon les revenus issus d’une activité adaptée, l’allocation pourra être réduite ou maintenue intégralement.
Comment effectuer une demande d’AAH et suivre son évolution ?
La demande d’AAH débute auprès de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH), où il convient de remplir un formulaire détaillant l’état de santé, la composition du foyer et l’ensemble des ressources prises en compte sur l’année de référence.
La décision finale appartient à la CAF, après examen médical et analyse sociale approfondie. Il est possible d’utiliser un simulateur en ligne pour vérifier l’ouverture des droits, en tenant compte de la revalorisation annuelle et de la situation familiale. Une contestation ou une demande de révision reste envisageable à tout moment si la situation évolue : perte d’emploi, séparation, nouvel enfant à charge, etc.