Après le chômage, la Cour des comptes va s’attaquer à des millions de retraités : ces deux catégories sont dans le viseur

Le contrôle des pensions de retraite retient aujourd’hui toute l’attention. La cour des comptes vient en effet de renforcer sa lutte contre la fraude, avec une mobilisation qui touche près de deux millions de bénéficiaires. L’objectif est clair : s’assurer que chaque versement reste légitime et conforme à la situation réelle du pensionné. Cette nouvelle vague de campagne de contrôle implique des exigences administratives précises, notamment l’envoi de justificatifs dans un délai restreint. En toile de fond, il s’agit avant tout de limiter les pertes pour les finances publiques, alors que la fraude coûte jusqu’à 60 millions d’euros par an.

Pourquoi cette campagne de contrôle des retraités voit-elle le jour ?

La cour des comptes alerte depuis longtemps sur le coût élevé des fraudes liées aux pensions de retraite. Selon ses estimations, ces versements indus pourraient représenter chaque année plusieurs dizaines de millions d’euros. Face à ce constat, la nécessité de vérifier l’existence des bénéficiaires devient centrale, surtout pour éviter qu’une pension continue d’être versée après un décès non signalé. Cette vigilance accrue vise principalement les retraités résidant hors de France, où la détection des changements de situation est souvent plus complexe.

Parmi les personnes concernées, on compte plus d’un million de pensionnés vivant à l’étranger, notamment au Maroc, en Algérie, au Portugal ou en Espagne. Près de 710 000 retraités expatriés sont ainsi touchés. Pour eux, la vérification administrative se complique car leur suivi sort du champ direct des caisses françaises. C’est pourquoi cette campagne de contrôle s’accompagne d’exigences documentaires renforcées, afin d’éviter tout risque de fraude ou d’anomalie.

Quels documents doivent être fournis durant le contrôle des retraités ?

Pour mener à bien ce contrôle des retraités, chaque personne visée doit transmettre trois justificatifs essentiels : un certificat d’existence, une pièce d’identité valide et un acte de naissance actualisé. Ces documents permettent d’attester de la réalité de la situation du pensionné et d’éviter tout versement indu.

Un délai de trois mois a été fixé pour l’envoi complet de ces pièces. Passé ce délai, la suspension de pension pourra être appliquée automatiquement. Le message est sans équivoque : seuls les dossiers complets et remis à temps garantiront la continuité du paiement de la retraite. Il convient donc d’accorder une attention particulière à la constitution du dossier et à l’authenticité des documents transmis. D’ailleurs, certaines démarches administratives comme l’attribution d’aides complémentaires suivent désormais des règles d’identification très rigoureuses, à l’image de la mesure qui conditionne le versement du chèque énergie selon le numéro de point de livraison électricité associé au logement. Ainsi, l’accès à des dispositifs tels que l’obtention du chèque énergie dépend de nouveaux critères stricts confirmés par le gouvernement.

  • Certificat d’existence prouvant que le retraité est toujours en vie
  • Pièce d’identité valide (carte nationale d’identité, passeport…)
  • Acte de naissance récent

Cette procédure concerne tant les retraités français installés à l’étranger que ceux d’autres nationalités ayant cotisé en France. L’enjeu est de taille : garantir la fiabilité des paiements et limiter les irrégularités, ponctuelles comme systématiques.

À qui cette campagne de contrôle s’adresse-t-elle en priorité ?

Les principales cibles de cette campagne de vérification sont d’abord les retraités vivant à l’étranger. Plus d’un million de personnes sont ainsi invitées à fournir régulièrement un certificat d’existence et divers justificatifs obligatoires. Les difficultés de communication entre les caisses françaises et les pensionnés expatriés rendent cette démarche incontournable pour sécuriser les droits et éviter toute fraude.

Autre groupe scruté de près : les retraités pratiquant le cumul emploi-pension. Leur nombre connaît une forte progression, avec un quasi-doublement attendu entre 2022 et 2025. Certains, comme des médecins, affichent même des revenus supérieurs à 100 000 euros par an grâce à ce cumul. La cour des comptes pointe ici des « effets d’aubaine » et réclame un durcissement des règles, afin de cibler prioritairement ceux qui en ont réellement besoin. Il faut rappeler que la pension moyenne ne représente que 74 % du dernier salaire, justifiant parfois ce recours au cumul pour compenser la baisse de revenus à la retraite.

Quelles sont les conséquences directes de la campagne de contrôle pour les retraités concernés ?

Les retraités concernés voient leurs obligations administratives nettement renforcées. Le principal risque reste la suspension de pension si les documents requis ne sont pas transmis dans le délai de trois mois. Cela impose à chacun de surveiller attentivement la réception des courriers officiels et de préparer son dossier en amont, pour éviter toute interruption de paiement.

De plus, la perspective d’un durcissement des règles du cumul emploi-retraite pourrait bouleverser l’équilibre financier de nombreux foyers. La cour des comptes souhaite affiner les critères d’éligibilité et mieux cibler les bénéficiaires réellement dans le besoin, afin de limiter les abus et de garantir l’équité du système.

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