La question de la revalorisation des retraites complémentaires anime régulièrement le débat chez les retraités. Les discussions autour de la valeur du point agirc-arrco sont scrutées de près, car elles influencent directement le pouvoir d’achat des retraités. En 2023, les négociations syndicats-patronat n’ont pas permis d’aboutir à un accord, menant au gel des retraites complémentaires dès novembre 2025. Beaucoup de retraités doivent ainsi composer avec des pensions gelées pour la première fois depuis plusieurs années, alors que l’inflation et le coût de la vie continuent de peser sur leur quotidien.
Le contexte du gel des retraites complémentaires
Le gel des retraites complémentaires trouve son origine dans les désaccords persistants entre les partenaires sociaux. En 2023, au sein du conseil d’administration agirc-arrco, la discussion portait sur une éventuelle hausse comprise entre 0,2 % et 0,6 %. Les syndicats demandaient une augmentation minimale de 0,6 %, s’appuyant sur la bonne santé financière du régime, tandis que le patronat souhaitait limiter cette revalorisation à 0,2 %, en cohérence avec le gel des retraites de base prévu pour 2026.
Cette absence d’accord a figé la situation : les pensions complémentaires ne connaîtront aucune revalorisation au 1er novembre 2025. Cette décision rompt avec la dynamique habituelle d’augmentation, même symbolique, pratiquée ces dernières années et suscite une vive incompréhension chez les retraités concernés. Pour mieux comprendre l’impact concret de ces mesures, il est possible de consulter une analyse détaillée présentée sur le gel des retraites de base et agirc-arrco, qui précise notamment le manque à gagner selon votre niveau de pension.
Les conséquences sur la valeur des points agirc-arrco
En conséquence, la valeur du point agirc-arrco reste fixée à 1,4386 euro jusqu’à la fin octobre 2026. Ce gel signifie aussi que la valeur d’achat du point, utilisée pour calculer les droits acquis par les cotisants, demeure inchangée à 20,1877 euros, soit le même niveau qu’en 2025. Ces paramètres essentiels restent donc gelés et déterminent le montant des retraites complémentaires agirc-arrco.
C’est la première fois depuis longtemps que la valeur du point n’est pas revalorisée. Habituellement, même lors de périodes de faible inflation, les partenaires sociaux s’accordaient sur une hausse, parfois minime. Ce blocage inédit inquiète les retraités, car il impacte directement leur niveau de vie dans un contexte où les prix continuent d’augmenter. Par ailleurs, ce gel ne concerne pas uniquement les pensions complémentaires mais touche également d’autres prestations ; parmi les mesures annoncées figure une réduction de 134 € pour des millions de Français, dont un résumé des implications se trouve sur la page consacrée à la baisse des pensions pour 17 millions de Français.
Pourquoi la négociation a-t-elle échoué ?
Du côté syndical, la demande d’une revalorisation minimale de 0,6 % reposait sur l’équilibre financier confortable du régime agirc-arrco. Les syndicats estimaient qu’une absence d’augmentation n’était pas justifiée face aux besoins accrus des retraités et à la hausse constante des prix.
Le patronat, quant à lui, a préféré s’aligner sur le gel des retraites de base prévu dans le budget 2026. Ce refus du patronat de dépasser 0,2 % a conduit, faute de compromis, à l’absence totale de revalorisation des pensions complémentaires. Les deux camps sont restés irréconciliables lors du vote final.
Un impact concret pour les retraités
Le gel des retraites complémentaires a des conséquences très concrètes pour les bénéficiaires. Même si l’inflation ralentit, elle continue d’affecter les dépenses courantes. Des pensions gelées entraînent donc une érosion supplémentaire du pouvoir d’achat des retraités. Beaucoup redoutent des difficultés accrues pour faire face à l’alimentation, la santé ou l’énergie.
L’absence d’augmentation marque un tournant : jusqu’à présent, la revalorisation des retraites, même modeste, jouait un rôle important dans la gestion du budget des seniors. Les associations de défense des intérêts des retraités alertent désormais sur le risque de précarisation croissante pour certains ménages.
Comment la valeur du point agirc-arrco influence-t-elle le montant de la retraite ?
Le calcul de la pension complémentaire dépend principalement de deux paramètres : la valeur d’achat du point et la valeur du point de service. Chaque salarié accumule des points durant sa carrière, selon ses cotisations et la valeur d’achat applicable. Au moment du départ à la retraite, le total de ces points est multiplié par la valeur du point pour obtenir le montant annuel brut de la pension complémentaire.
- Valeur d’achat du point (fixée à 20,1877 euros) : elle détermine le nombre de points obtenus pour chaque euro cotisé.
- Valeur du point de service (1,4386 euro jusqu’en octobre 2026) : elle sert à convertir les points cumulés en montant effectif de pension annuelle.
En période de gel, les futurs retraités risquent d’acquérir moins de droits à salaires constants, tandis que les retraités actuels voient leurs pensions gelées malgré l’augmentation du coût de la vie. Cette différence avec les années précédentes est particulièrement marquée pour ceux dont les revenus sont déjà faibles et qui espéraient une revalorisation automatique pour compenser l’inflation.